L’immortalité était longue, bien trop longue et pourtant il n’entrait que dans sa cent vingt troisième année d’existence. Mais il se lassait, le développement de la société humaine le fatiguait plus qu’autre chose, il aimait sa vie au dix-neuvième siècle et aurait aimé périr comme tout être humain pour ne vivre que celle-ci. L’asiatique ne se plaignait pas particulièrement de la vie qu’il menait actuellement bien que trop répétitif, mais voilà il manquait ce quelque chose qui lui donnerait envie d’agir avec plus de détermination et de motivation. Les vampires délinquants étaient devenus trop enfantins pour lui, trop jeunes sûrement et cela ne rendait ses chasses que trop simplistes et ennuyeuses. Même le goût du sang humain lui paraissait fade et ce n’était pas faute de changer fréquemment de proie. La routine s’installait, un siècle d’existence et voici qu’il commençait d’ors et déjà à s’ennuyer, peut-être devrait-il songer à quitter le pays, découvrir un peu le monde, se changer les esprits ? C’est vrai. L’héritier amon, n’avait jamais réellement quitté le pays depuis sa naissance, pas par empêchement mais tout simplement parce que l’idée de vivre ailleurs que près de sa famille ne lui avait jamais traversé l’esprit. Il avait certes voyagé maintes fois, mais n’était jamais resté suffisamment dans un pays pour s’y complaire. Il y songeait donc vivement, la France était un beau pays du moins au dix-neuvième siècle, romantique à souhait cependant il n’avait guère de compagne avec qui partager ce romantisme, il s’agissait donc d’une mauvaise idée, encore. Plongeant sa tête entre ses bras, il soupira délicatement tout en remuant frénétiquement les pieds. Il entamait son huitième master, son huitième. Le jeune homme avait toujours aimé les études, par soif intellectuelle, par curiosité, pour ne pas s’ennuyer à ne rien faire de ses journées bien trop aisée pour s’embêter à travailler, ce qu’il aurait tout le temps de faire plus tard. Mais voilà, il avait la tête légèrement pleine, un peu trop d’ailleurs. Frappant du front contre la table, il se mordit la lèvre inférieure. S’il y avait bien une chose qu’il haïssait c’était de se prendre la tête pour un rien, d’ailleurs il n’avait guère besoin de réfléchir, seul maître de son destin, il lui suffisait d’un claquement de doigts pour changer de vie, alors ?!

« Vous semblez vous ennuyer monsieur Bae, laissez-moi vous réveiller à l’aide de ce problème. »

Citation :

1. Montrer que les vecteurs x1 = (0, 1, 1), x2 = (1, 0, 1) et x3 = (1, 1, 0) forment une base de R3 . Trouver dans cette base les composantes du vecteur x = (1, 1, 1).
2. Donner, dans R3 , un exemple de famille libre, qui n’est pas génératrice.
3. Donner, dans R , un exemple de famille génératrice, mais qui n’est pas libre..

Relevant délicatement les yeux vers le tableau blanc qui lui faisait face, le jeune vampire soupira avant de lever les yeux au ciel. Il n’en savait fichtre rien et cela était relativement rare, toutefois il n’avait pas la tête à réfléchir. En fait, il désirait tout sauf réfléchir. Saisissant son sac à dos, il se leva de sa chaise, fourrant rapidement ses crayons ainsi que son bloc note dans celui-ci. Les regards éberlués le firent légèrement rire tandis qu’il abaissait délicatement la tête en direction de son enseignante, simple geste exprimant ses excuses quoique non nécessaires. Franchissant la porte de la salle, quittant ainsi cette atmosphère étouffante, l’asiatique laissa un doux sourire se dessiner sur ses lèvres. Le voici qui retrouvait sa motivation habituelle, motivation que peu visible d’autrui mais dont le doux sourire en coin était la caractéristique.

A vrai dire, il n’avait pas prévu de participer aux activités du club de danse, auquel il appartenait ,cette semaine. Comme les semaines précédentes d’ailleurs, cependant l’envie de danser venait de ressurgir et c’est donc déterminé qu’il déposait son sac de cours dans son casier avant d’en saisir son sac de sport. Zayne n’avait en aucun cas envie de voir ses camarades de danse plus particulièrement cette étudiante blonde qui le repoussait tant. Enfin repousser était un bien grand mot, un mot suffisamment exagéré pour qu’il en oublie partiellement l’effet qu’elle lui procurait. Elle ressemblait vaguement à Yuliya, que ce soit dans sa gestuelle ou même dans l’expression de son visage, plus encore la jeune danseuse avait les mêmes traits de caractères, du moins de ce qu’il avait pu en voir. Et cela le troublait. S’il n’avait s’agit que d’un léger trouble psychologique lui rappelant simplement l’image de sa douce, le vampire aurait su sans grande difficulté y faire face, mais ce n’était pas simplement ça. Elle sentait bon, extrêmement bon ou plutôt son sang sentait bon. Il l’enivrait d’une manière si violente qu’il se demandait comment il arrivait encore à y résister. Pourtant il se contrôlait, bien plus que la majorité des vampires, aînés y compris. Mais pour ce qui était de Gabrielle, c’était une toute autre histoire. Pour faire claire, si sa raison le lâchait subitement ou qu’il décidait de cesser d’agir tel l’héritier qu’il était, il lui sauterait au cou. Il la viderait de son sang, s’en désaltérerait jusqu’à la dernière goutte, le dernier souffle.

Pénétrant dans les vestiaires, l’étudiant se dévêtit délicatement tout en passant une main dans ses cheveux, pensif. Intérieurement il priait pour ne pas la croiser mais au fond il priait pour la croiser. Il était contradictoire parce qu’au final cette femme représentait la proie idéale de tout prédateur et qu’un homme de son grade, ne pouvait s’abaisser à un comportement si bestial que celui de la tuer aussi violemment que le lui laissaient entrevoir ses rêves. Enfilant un baggy et un léger marcel, zayne se chaussa avant de rejoindre la salle de danse. Elle n’était pas là, ils n’étaient pas là, pas encore. Le cours ne commençait que dans une heure voir une heure et demie, ce qui lui laissait le temps de s’entraîner, seul. Peut-être même ne resterait-il pas pour les entraînements du club. Se positionnant face au miroir, il commença délicatement à s’échauffer, ce sans musique. Encore une fois, il s’agissait ici d’un acte complétement inutile et dénué de sens. Un vampire n’avait guère besoin de s’échauffer et ne risquait pas les claquages, mais cela le rendait un peu plus humain et le rapprochait légèrement de ce qu’il aurait pu aimer être. Penchant la tête sur le côté, il fit délicatement craquer son cou avant d’effectuer un petit mouvement de tétris, le sourire aux lèvres. La danse lui avait manqué. Mais c’était sans compter une tranquillité de courte durée, un grincement de porte et il sut qu’il ne pourrait s’entraîner comme il le désirait. « la salle est occupée. » Sa voix était froide, dure, claire. Il ne voulait pas qu’on l’embête, pas maintenant qu’il retrouvait sa bonne humeur. Cependant le doux fumet qui dilata ses narines lui arracha un soubresaut tandis qu’il dévisageait la nouvelle venue à travers le miroir. Ses yeux s’entrouvrant, il sentit ses pupilles se dilater tandis qu’il se mordillait la lèvre inférieure. Seuls dans cette salle de danse, tout était possible, tout sans execption.

Il avait imaginé différents scénarios pour goûter ce sang. Et aucun d’eux ne correspondaient à la situation qu’il avait vécus. Yuliya s’était tourné légèrement lui offrant son bras, mais il ne s’en était pas emparé immédiatement. L’asiatique avait regardé un moment la trace sanglante sur le bras doré, à la chair plus foncée que la sienne. Il avait sentis ses canines s’allonger avides de goûter le sang répandu. Il s’était souvent demandé quel goût pourrait avoir le sang de yuliya. Serait-il aussi enivrant que celui des femelles dont Zayne prenait la veine ? A vrai dire, il s’était plutôt vu étendu sur la jeune russe, les canines plongées dans sa gorge, tandis que leurs ventres se frottaient l’un à l’autre en rythme. Agissant avec une lenteur prudente, l’étudiant soulevait le bras de la femelle à deux mains. Il avait pris plusieurs profondes inspirations pour se calmer, puis s’était penché, passant sa langue sur l’entaille béante. Et son esprit explosait. Seigneur cette saveur. A la fois brûlante, riche, épicée. Aussi musquée que celle qui émanait de la peau de sa compagne. Un peu comme un vieux porto vieillis en fût. Meilleur encore. Une fois de plus, il passait sa langue sur la blessure, la scellant définitivement. Il s’était par la suite écarté vivement, luttant contre son envie d’écraser l’occidentale contre le mur, pour lui mordre la jugulaire et se remplir le ventre de son sang délicieux. D’un revers de la main, il s’était essuyait la bouche.

Déglutissant légèrement, l’étudiant secoua délicatement la tête, reprenant ses esprits, chassant les souvenirs d’un passé bien lointain. Sa langue claquant contre son palais semblait vouloir lui rappelait la sensation éprouvé lorsqu’il s’était abreuvé au cou de sa douce. Jamais il n’avait ressentis une telle sensation depuis la mort de celle-ci, jamais en quatre-vingt-dix-sept ans de vie sans elle, il n’avait su trouver un sang d’une saveur semblable. Pourtant ce n’était pas faute de l’avoir chercher. Durant une certaine période, l’asiatique c’était même penché sur le cas des jeunes femmes russes persuadé que la saveur de leur sang était différente, mais cela n’avait été qu’une hypothèse bénine. Il en était même venu à penser qu’il ne retrouverait jamais cette excitation soudaine procuré par la douce odeur du sang d’un humain. Il s’était trompé. Il lui suffisait de n’inspirer qu’une légère bouffée d’air en la présence de gabrielle pour perdre le contrôle de son corps. Il en tremblait, frénétiquement voir violement mais le plus douloureux restait ses canines qui s’allongeaient et qu’il se forçait de rétracter, de manière répétitives. Au début la situation lui était invivable, lui qui se contrôlait atrocement bien face aux humains se sentait redevenir bestial en sa présence. C’était comme se séparer de sa raison pour laisser place aux désirs inavoués. Le pire dans tout cela c’est qu’il se savait capable de la tuer, ce qui reviendrait à enfreindre l’une des règles de sa lignée, règles pour lesquelles ils se battaient continuellement. C’était de sa faute, elle ne cessait de lui parler comme si son attitude n’était pas claire. Froid, dur, direct, insolent... Que lui fallait-il de plus pour qu’elle se mette en tête qu’il n’était pas de bonne fréquentation. L’étudiant ne demandait que cela, qu’elle l’ignore voir le haïsse ou encore mieux qu’elle ne le calcule pas et ce, tout naturellement. Cependant cela paraissait bien trop simple et qui sait combien il était rare que tout aille dans son sens.

Zayne se prenait constamment la tête, il réfléchissait trop beaucoup trop. Tout être de sa race aurait su comment agir et ce, sans se torturer l’esprit. L’emmener délicatement dans un coin, la vider de son sang et faire passer cela pour un suicide. Les vampires étaient relativement doués pour ce genre de supercheries. Toutefois, l’étudiant ne correspondait en rien à la généralisation que l’on se faisait des vampires, il n’était pas un vampire mais amon. Toute sa vie, il avait travaillé pour se contrôler aussi bien physiquement que moralement et flancher aussi rapidement face à une humaine, paraissait relativement honteux, voir inconditionnellement honteux. Il n’avait pas spécialement besoin de respirer pour vivre, il avait donc coupé sa respiration lorsqu’elle s’était avancée vers lui. Il était tendu, crispé. Physiquement elle n’avait rien de spécial, le jeune vampire était un être relativement complexe et cela était aussi son cas avec les femmes. Certes elle ressemblait en quelque sorte à sa bien-aimée, mais cela restait encore une fois dans la mesure où son sang l’attirait irrémédiablement. Sa chevelure blonde aussi lui rappelait l’occidentale. Elle s’adressait à lui, pourtant il n’y prêtait guère attention. Concentration. C’était la seule chose actuellement nécessaire. La seule chose qui l’empêcherait de sauter sur la jugulaire de l’étudiante afin de la vider intégralement de son sang. Ce qui était drôle avec les humains c’est qu’ils ne se montraient jamais méfiant envers les vampires comme si le simple fait de connaître leur existence les mettait en sécurité. Ce n’était pas le cas. « depuis quand les mortels se permettent-il d’être familier envers les vampires ? » En une réplique, le vampire avait clairement fait comprendre son humeur et ce sans même se retourner vers la jeune femme, son regard plongé dans celui de son propre reflet. Il frissonna lorsqu’elle lui pinça la hanche, hésitant une fraction de seconde à l’envoyer valser à l’autre bout de la salle, idée qu’il tenta de refouler avec violence. « la tête que tu tires ! t'es pas content de me voir ? » NON ! Cela n’était-il pourtant pas bien visible. Tout chez lui montrait qu’il se serait bien passé de sa présence dans les lieux. Cela était déjà difficile de l’ignorer en public mais comment était-il censé résister lorsque personne n’était là pour intervenir ou témoigner de ses actes barbares ? Elle réduisit la distance entre eux, le menaçant gentiment sur ses capacités à gérer leur chorégraphie, ce à quoi il répondit en s’éloignant d’elle, se dirigeant vers la chaine hifi. Loin d’elle. Il n’avait pas besoin d’apprendre par cœur la chorégraphie, cela faisait bien longtemps qu’il pratiquait la danse, suffisament pour ne pas s’entêter à apprendre des enchaînements tous plus enfantins les uns que les autres. « Je te déconseille vivement de réitérer tes actes. Toucher un homme que tu ne connais guère et qui plus est un vampire, est tout, sauf une bonne idée. Que les choses soient claires. » Insérant un cd dans le poste, l’étudiant se positionna délicatement devant le miroir toujours tout en veillant à conserver une bonne distance avec la danseuse. La musique se déversant délicatement, il entreprit quelques pas, des pas propre à lui-même. Une chorégraphie bien loin de ce qu’ils étudiaient en cour, bien loin de ces chorégraphies trop carré qu’ils ne cessaient de répéter inlassablement. Il se mouvait en rythme toutes pensées négatives l’ayant soudainement quitté. La danse était la seule chose pour laquelle il n’avait jamais éprouvé d’ennui, de lassitude ou même d’énervement. Il n’avait pas besoin d’une musique brute et violente pour se défouler, non. Il arrivait simplement à refouler ses sentiments en se plongeant entièrement dans la pratique de cet art, son visage perdant tout signe de frustration et laissant place à un doux sourire. L’existence même de l’humaine l’important guère. La salle était occupée par deux personnes pourtant même sans lui prêtait attention, il ne la sentait pas se mouvoir. Qu’importe, sa présence n’était pas si invivable que ça, tant qu’elle restait loin, qu’elle ne lui parlait pas, qu’elle ne le touchait pas et surtout tant qu’il ne respirait guère.

Des mouvements saccadés, son regard perdu dans celui de son reflet. Il semblerait que le temps se soit arrêté le temps d’une fraction de seconde, le temps qu’un doux sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il y passait un délicat coup de langue. Il n’avait pas besoin de réfléchir. Il n’avait qu’à se mouvoir pour ressentir chaque décibel, ses pensées s’évaporant délicatement tandis qu’il remplissait l’espace de la salle de danse. Gabrielle aurait bien pu lui parler qu’il ne l’aurait pas entendu, il ne la voyait guère, sa présence s’étant quasiment évaporée, seule son odeur aurait su le ramener à ses esprit. Toutefois, il ne respirait toujours pas, ayant coupé sa respiration tout en se mouvant sensuellement, se mordillant la lèvre inférieure, ses yeux pétillant de désir. Un désir inexplicable que seule la danse était capable de lui procurer, un désir inavouable voir incompréhensible. C’était comme faire l’amour à la musique, s’enrouler autour de celle-ci avec délicatesse et violence, la frapper pour ensuite l’embrasser. Ses pieds glissant délicatement sur le parquet, ses mains caressant son propre corps avant de venir se poser sur sa bouche, son dos se cambrant légèrement. La danse était bien meilleure que le sexe, la drogue, bien meilleur que le sang même. Il prenait son pied à chaque fois qu’il pratiquait, atteignait le septième ciel à chaque mouvements, planait à chaque fois qu’il se mouvait. Il savait pertinemment qu’il dansait extrêmement bien et cela n’avait rien de prétentieux, une centaine d’années d’expérience ne passait habituellement pas inaperçu. Mais au fond, il se moquait totalement de l’expérience que pouvait avoir autrui, qu’il pouvait avoir du moment qu’il ressentait ce plaisir procurer par l’art, cette jouissance indéfinissable. L’extase à l’état pur, brute, volcanique. Il se sentait déjà mieux, beaucoup mieux, comme s’il avait suffis de quelque pas pour le remettre d’aplomb, pour qu’il retrouve sa bonne humeur et sa joie de vivre. Néanmoins, le jeune vampire restait sur ses gardes, c’était dans ces moments qu’il était le plus faible, dans ces moments qu’il oubliait habituellement de respirer et dans ces moments qu’il se laissait aller le plus facilement.

Lorsqu’il eut terminé, il passa une main dans sa chevelure, fermant délicatement les yeux tout en expirant afin de reprendre ses esprits. Il était surpris de voir à quel point l’exercice avait été intense, à quel point il avait pris plaisir à se dépenser. Il en tremblait même légèrement, comme sous le choc de l’émotion. « ça n'a pas l'air difficile donc apprend moi. » Sursautant légèrement, il fixa la jeune danseuse avant de s’éloigner en direction de la sono, sceptique. Lui enseigner ? Le prenait-elle pour un enseignant ou bien ? Il n’avait pas envie de lui enseigner quoique ce soit, le terme même enseigner le révulsait en quelque sorte. Il pouvait lui montrer mais de là, à la dicter, non il n’avait pas que ça à faire. Prenant son visage entre les mains, il bailla légèrement avant de se recoiffer tout en fixant son reflet dans le miroir. Narcissique ?! Légèrement, disons plutôt que cela était naturel, naturellement narcissique et prétentieux. « Si cela n’a pas l’air difficile, tu devrais pouvoir reproduire mes mouvements sans que je n’ai à te dicter chaque pas, non ? » Tournant légèrement la tête vers la demoiselle, il l’interrogea du regard avant de se diriger délicatement de nouveau vers la chaîne hifi, afin de relancer le morceau Se positionnant devant l’asiatique, il effectua un léger décompte avant d’entamer les premiers pas de la chorégraphie. Zayne ne la quittait pas du regard, curieux de voir comment elle se débrouillait, elle qui se permettait d’agir aussi familièrement avec lui. Visiblement, cela ne semblait réellement pas bien complexe pour la jeune femme ce qui eut le don de l’agacer. Il était mauvais, réellement mauvais dans sa perception des choses, il voulait avoir une raison de se moquer d’elle, de se venger de cette foutue obsession qu’elle représentait pour lui, de cette odeur si enivrante qui s’échappait d’elle. L’étudiant désirait sincèrement avoir une raison de se montrer désagréable voir haineux envers elle, ce n’était pas dans sa nature d’agir sans raisons.

Enchaînant sensuellement les mouvements, il ferma délicatement les yeux se laissant de nouveau emporter, rajoutant des pas qu’il n’avait pas effectués précédemment puis rouvrant les yeux pour savoir si sa camarade arrivait à le suivre. Sincèrement, il ne savait pas pourquoi il agissait ainsi, à chercher constamment l’élément qui lui permettrait d’hausser la voix sur la jeune femme. Chercher irrémédiablement comment il pouvait agir pour qu’elle le haïsse et prenne ses distances, elle et sa foutue odeur. Se tournant vers la demoiselle, il leva subitement les yeux au ciel tout en plissant le nez. « tes mouvements sont trop secs, mets y de la sensualité, on dirait que tu fais l’amour à un poteau. » Eclatant légèrement de rire, il se positionna délicatement derrière la danseuse tout en prenant bien soin d’avoir toujours la respiration coupée, ses mains se positionnant sur ses hanches. «Tu dois faire onduler ton bassin d’avant en arrière, un peu comme une vague mais avec sensualité et désir, imagines juste que l’homme que tu désires te fais face. » Prenant les mains de la coréenne, il les positionna sur ses propres hanches ce, tout en restant derrière elle sans qu’elle ne puisse le voir. Il attendit délicatement le bon tempo avant d’entreprendre une ondulation, laissant la jeune femme sentir les mouvements qu’il effectuait par le simple toucher de ses mains contre ses hanches. S’écartant doucement de celle-ci, il relâcha ses mains, la fixant. «Maintenant à toi. » Elle était plutôt mignonne de dos, des formes généreuses et un cou relativement bien dessiné. Son regard posé sur celui-ci fut rapidement captivé par une veine saillante, palpitant. Il en entendait presque le battement de son cœur en oubliant de regarder si elle effectuait correctement l’exercice demandé. Ses canines s’allongeant délicatement, il laissa s’échapper un léger hoquet débloquant ainsi sa respiration. La vague qui le submergea fut aussi délicieuse que douloureuse, son parfum s’infiltrant en lui tel un poison. En une fraction de seconde, il se retrouva derrière l’étudiante les mains positionnés sur sa nuque tandis qu’il écarquillait les yeux, choqué de se voir agir aussi faiblement. Relâchant aussi vite sa nuque qu’il ne l’avait enlacé, il rétracta violemment ses canines avant de se projeter à l’autre bout de la pièce, se laissant glisser contre le mur de celle-ci, de manière à se calmer. Il était putain de faible, merde. Il en tremblait même plus que lorsqu’il dansait. « je l’avais dit que c’était une putain de mauvaise idée, dégages maintenant. » Il avait à peine haussé la voix, de toute manière cela ne servait strictement à rien, il était actuellement le seul fautif, l’héritier vampirique censée veiller sur l’anonymat de son espèce et la survie de l’espèce humaine s’était apprêté à attaquer une humaine en pleine journée et ce, dans une université. Congratulation. You loose.

Il n’y avait rien à comprendre, strictement rien à comprendre. Il avait essayé pendant des années de comprendre l’esprit humain, il avait même pris la peine de leur expliquer le mécanisme d’un vampire, ses pulsions et cette perte de contrôle. Mais rien à faire, aucun humain ne comprenait. La plupart voyait la chose bien plus simple qu’elle ne l’était, faisant passer cela sur le compte de la volonté oubliant strictement l’aspect bestial de la nature vampirique. Se contrôler. Rien que le fait que l’on lui ordonne de se contrôler le mettait hors de lui, c’était comme si la jeune femme lui parlait d’une chose qu’elle ne connaissait pas. Qu’en savait-elle ? Connaissait-elle cette sensation brûlante qui vous parcourait l’intégralité du corps et plus particulière l’intérieur de la gorge lorsqu’assoiffé vous vous forciez à ne pas tuez un être humain ? Et cette douleur provoquait par le déchirement de ses gencives à chaque fois que ses crocs se rétractaient ? Avait-elle déjà sentis une odeur si envoûtante qu’elle en avait oublié tout le reste ? Non, bien sûr que non et encore une fois c’était ce genre de personne qui se permettait de vous faire la morale, de vous dire comment agir, se sentant par la même occasion supérieur. Ce genre de personne complétement ignare qui trouvait la plupart du temps comme seul argument le fait de connaître des vampires pensant ainsi qu’ils les comprenaient pleinement. Mais voilà, cela n’avait rien de simple même avec toute la volonté possible jamais un humain ne pourrait comprendre sa race, jamais. Ils étaient bien trop futiles, bien trop faibles, égoïstes et sur d’eux pour comprendre. Passant délicatement ses mains sur son visage, il expire lentement avant de rebloquer sa respiration. La gestuelle même de la jeune femme lui montrait à quel point elle était ignorante. Trop d’assurance, trop d’arrogance, elle était trop. Cela l’horripilait, dans d’autres situations, l’étudiant ce serait probablement fait un plaisir de lui donner une petite leçon de savoir vivre, oui dans d’autres situations. S’il n’avait pas été héritier, s’il n’avait point de principes ou encore si le sang de la coréano-hollandaise n’avait pas une odeur captivante, oui il se serait amusé, peut-être aurait-il goûté son sang. Il aurait sûrement cherché à l’effrayer pour lui faire comprendre qu’ils n’étaient pas d’adorables animaux de compagnies avec qui elle pouvait s’amuser sans risquer de se faire mordre. Mais il risquait beaucoup plus qu’elle en tentant un tel jeu, il pourrait facilement se faire bannir de sa lignée car il la tuerait sans aucun doute dès que ses papilles auraient succombées au succulent goût de son sang, et encore bannir n’était rien en comparaison à ce qu’il pouvait réellement se passer. Il était bien placé pour savoir quel sort l’on réservait aux vampires qui trahissaient les règles, tortures, séquestration, privation de sang. S’ils étaient immortels, ils n’en restaient pas pour autant insensibles à la douleur bien au contraire. Il faisait partis de ceux qui infligeaient les tortures aux « délinquants », il voyait la souffrance qu’il leur faisait subir, la couleur de leur pupille lorsqu’ils n’avaient pas assouvis leur soif depuis des mois. Il ne voulait pas vivre cela mais plus encore il ne voulait pas faire subir à un humain la sensation de se sentir mourir, vider et ce, sans même pouvoir se défendre. Mais cela aucun humain ne pouvait le comprendre, les vampires n’étaient que des monstres instables.

Ramenant ses jambes contre lui, il ne prêta guère attention à la jeune danseuse. Elle pouvait bien rager, il n’en avait rien à branler, là tout ce qui l’importait c’était de se calmer, ou plutôt de calmer ce corps qui ne désirait qu’une chose : déchiqueter sa partenaire. Le pire dans ce genre de situation c’est qu’il ne pouvait s’empêcher de penser au regard d’autrui. Que pensait-elle de lui ? Malgré sa nature, le vampire n’avait jamais cessé de se sentir blessé par le regard que pouvait porter autrui sur lui, blessé par la peur qu’il lisait dans le regard des humains ou encore le mépris qu’il arrivait à y déceler. Alors oui, même un être tel que lui, aussi menaçant et froid, pouvait se sentir mal à l’aise face à sa nature. Levant la tête, il fixa, le regard vide, le plafond. Il fallait qu’il boive un peu de sang, juste un peu histoire de détendre ses muscles et se calmer. Il emportait toujours une gourde de sang frais avec lui, au cas où il craquerait comme il venait de le faire. Cependant il s’agissait de sang animal, un sang qu’il ne supportait que très difficilement, de un parce que c’était dégueulasse et répugnant et de, deux parce que cela lui procurait d’horribles mal de crâne. Se levant subitement, il ignora la présence de gabrielle se dirigeant vers son sac d’où il en sortit une gourde noir ne laissant guère apparaitre son contenu. « ne soit pas vulgaire gabrielle et cesse de faire comme si tu savais de quoi tu parles, si je ne m’étais pas contrôlé tu serais actuellement morte, gisant dans une mare de sang, alors ferme là ! » Ne lui adressant même pas un regard, il posa ses lèvres sur le culot de la gourde avant d’en boire son contenu, plissant le nez face au goût écœurant de la substance de celle-ci. Il était froid avec la jeune asiatique, intérieurement il s’en voulait mais au final, il n’avait guère le choix c’était soit cela soit il craquerait et commettrait une erreur bien pire que celle qu’il avait commis précédemment. Refermant délicatement la gourde, il la rangea dans son sac à dos avant de reporter son regard sur la hollandaise. « m’excuser de ? je t’ai mordu ? tu saignes ? pourtant tu es encore vivante non ? ne serait-ce pas plutôt à toi de me remercier ? » Il laissa un rire s’échapper d’entre ses lèvres tandis qu’il faisait craquer ses phalanges, un sourire sadique sur les lèvres. Décidément il ne supportait guère son arrogance, elle avait tout d’une tête à claque ce genre de femme qu’il éclaterait volontiers contre un mur mais cela était sûrement dû à l’énervement dont il était encore victime. Ne l’avait-elle pas attiré au-delà de l’odeur de son sang ? Se plaçant face à la glace, il reprit son entraînement comme si de rien n’était, là comme ça il faisait très lunatique, ce jeune vampire était vraiment incompréhensible mais que pouvait-il bien faire d’autre ? Fuir, rester au sol à geindre ? Effectuant quelques mouvement, ce, sans musique. Le coréen posa son regard sur sa camarade, plissant les sourcils. « c’est la première fois depuis quatre-vingt ans que cela m’arrive, ton sang à une odeur spéciale dirons-nous, si tu puais ce serait beaucoup plus simple. » Passant un léger coup de langue sur sa lèvre inférieur, l’héritier cessa ses mouvements, les yeux posés sur gabrielle. Ce serait plus simple si elle ne ressemblait pas à son premier amour, si elle ne sentait pas aussi bon, si elle n’était pas humaine et si elle ‘n’avait pas ce foutu caractère qui le mettait hors de lui, mais la vie n’a rien de simple. Prends en de la graine zaine.

« encore heureux pour toi que ça ne soit pas arrivé.» des menaces ? les phrases prononcées par la jeune femme, il y a de cela quelques minutes, lui revenaient en miroir. En temps normal il aurait éclaté de rire, peut-être même ce serait-il plié en deux incapable d’arrêter le fou rire qui se serait emparé de lui. Mais voilà, l’ambiance était déjà suffisamment froide pour qu’en plus de cela, il n’en rajoute une couche. Cependant il devait avouer que l’humour de la jeune femme laissait à désirer, bien mal placé pour lui faire des menaces. L’idée de même qu’elle puisse essayer de le claquer le faisait sourire, un sourire qui vu de l’extérieur le laisserait paraître sans aucun doute pour un fou, un taré, un vampire psychologiquement attardé. Cette bonne humeur soudaine dut à la stupidité des paroles de l’hollandaise n’enlevait en rien la colère qu’il ressentait lorsqu’il posait ses yeux sur celle-ci. Son comportement, c’était lui qu’il ne supportait pas, pourtant il était sûr qu’elle n’était pas aussi bête que sa chevelure le poussait à croire mais en agissant ainsi elle ne lui permettait pas réellement de le réaliser ou du moins de confirmer la chose. Il la regarda avec curiosité lorsqu’elle brancha son i-pos sur les enceintes curieux de voir quel morceau elle allait lancer. Même si leur relation était relativement étrange, anormale et peu plaisante, il devait bien avouer qu’elle était la meilleure danseuse humaine avec qui il avait eu jusque-là, la chance de danser. La jeune femme savait faire la part des choses entre les divers styles de danse qu’il pouvait étudier, ce qu’il appréciait. Pui de personne était capable de passer du classique au break, de un par manque de maîtrise et de deux par absence de transition mais pour ce qu’il en avait vu, gabrielle était douée. La chorégraphie du cours. Il se serait bien passée de la revoir étant donné qu’ils allait répéter dessus pendant deux heures durant leur entraînement, cependant il se positionna de manière à suivre la jeune femme. Cette danse ne lui ressemblait guère, bien trop vulgaire à son goût car oui, zayne était un homme classe qui avait encore du mal à accepter le fait de se faire passer pour un délinquant en dansant. Pourtant il aimait cette chorégraphie quoiqu’un peu brusque, c’était comme se mettre dans l’un peau d’un gangster, prendre un pas lourd et jetait ses bras comme si l’on cherchait à s’embrouiller. D’ailleurs c’est ce que la jeune femme était actuellement en train de faire, et cette image était des plus risibles, vraiment. Eclatant de rire, il se stoppa afin de se tenir l’estomac, se pliant sur lui-même. Mon dieu ce que c’était ridicule. Il la vit le féliciter mais n’y prêta pas réellement attention trop préoccupé à tenter de reprendre sa respiration. Sans même le savoir, elle venait de le tuer. « dis-moi zayne, tu as été humain avant de devenir vampire ? » Son rire se stoppa, aussi rapidement qu’un claquement de doigt. Il n’était pas réellement question d’être lunatique quoique les précédentes scènes aient pu laisser penser cela, mais plutôt de sérieux, il ne pouvait pas se permettre de rire sur un sujet aussi sérieux. « tu danses depuis combien de temps ? » Il la fixa un instant, légèrement perdu. Elle ne lui laissait pas le temps de répondre et il ne savait sincèrement pas s’il pouvait se permettre de répondre à la première question, elle était humaine et lui n’était pas un simple vampire. La rejoignant tout en conservant bien deux mètres de distance, il s’allongea au sol, fixant le plafond, pensif. Se confier avait toujours été quelque chose de particulièrement complexe qu’il se refusait généralement de faire. S’ouvrir à autrui était en quelque sorte offrir à autrui la possibilité de vous heurter, de vous blesse et de vous détruire. Entrouvrant les lèvres, il les referma automatiquement tout en grognant. L’anglais n’aimait pas parler de sa vie, pas avec des personnes qui pourrait par la suite s’intéressait à lui comme à une bête de foire. Car cela était normal d’être curieux, les humains étaient curieux et il ne pouvait le leur reprocher seulement il n’aimait guère qu’on le soit avec lui, car la curiosité revenait souvent à l’indiscrétion, trop souvent. « je suis né vampire, je n’ai jamais su quel goût avec le chocolat, les pommes ou même les hamburgers. Tous les aliments que vous mangez me font vomir, je ne sais pas comment vous faites. » Quelle ironie, comme si boire du sang était tout à fait normal. Se tournant de biais, de manière à pouvoir regarder la jeune femme, il se mordilla la lèvre inférieure. Elle avait raison, il aurait dû s’excuser, ce n’était pas de sa faute à elle, si elle sentait bon, elle ne lui avait jamais rien demandé et il se permettait encore et toujours de s’en prendre à sa personne. « Excuses moi … pour tout à l’heure. Ce n’est pas simple tous les jours, chaque humain à une odeur différente et chaque vampire à un attrait au sang différent, le tien m’attire beaucoup trop et même à plus de cent ans, il m’est dure d’y résister et pourtant j’ai coupé ma respiration. » Il appuya sur son propre nez comme pour lui montrait qu’il ne respirait pas, puis plissant les yeux, il passa délicatement une main dans sa chevelure. Il aurait apprécié être humain pouvoir grossir, pouvoir ressentir la peur de mourir, pouvoir mourir et ne pas voir tous ses proches mourir au fil des années tandis que lui restait au stade de la vingtaine. Se rapprochant de la jeune femme, il afficha une moue de concentration tout en se rallongeant sur le dos, fixant de nouveau le plafond. « je danse depuis l’âge de quinze ans soit depuis cent sept ans, ça commence à faire long tout ça. » Laissant un doux rire cristallin s’échapper d’entre ses lèvres, il scruta du regard sa partenaire, curieux de la réaction qu’elle pourrait avoir. C’est qu’il commençait réellement à se faire vieux le papy.

D’après ce qu’il en savait, il était rare que le sang d’un humain obsède ainsi un être de la nuit, et d’un côté il était bien heureux que ce soit tombé sur gabrielle. Il aurait certes préféré que cela n’arrive guère une seconde fois mais afin de positiver sur la chose, il lui était nécessaire de se dire qu’il aurait pu tomber sur bien pire. Un humain fascinait par les vampires auraient ne l’aurait point aidé à résister à la tentation tout comme un probable chasseur de vampires. L’hollandaise représentait le juste milieu, son caractère l’énervait tout en l’attrayant mais pas suffisamment pour qu’il ne lui saute au cou, elle connaissait un minimum les vampires et savait en quelques sortes comment agir avec lui pour éviter toute tentation même si certains de ses gestes étaient fautifs. Pourtant il ne pouvait s’empêcher de se montrer lunatique à son égard, l’anglophone aurait aimé la connaître, aimé la toucher mais surtout aimé se comportait naturellement en sa présence mais une autre partie de lui, le supplier de se montrer froid, distant et relativement désagréable avec la jeune femme. Il ne savait pas réellement quel était le bon partis, mais une chose était sûr, il se devait de se montrer prudent, incroyablement prudent. Une erreur arrivait si vite, et il serait le dernier à se voir pardonner une telle erreur. Le traqueur traqué. Puis, soyons sincère, la jeune étudiante avait quelque chose d’attirant en dehors de son sang, peut-être son sourire, à moins qu’il ne s’agisse de son sang-froid. C’était l’une des raisons pour laquelle il rêvait de pouvoir devenir humain tout comme un humain devait vampire. Avoir la chance de découvrir la sensation du chocolat craquant sous la dent et d’en apprécier la saveur, sentir le parfum d’une femme avant de ne sentir son sang, pouvoir embrasser la nuque d’une femme sans désirer y enfoncer ses crocs mais surtout ne pas voir la personne que l’on aime vieillir puis décédé alors que lui restait constamment au stade de la vingtaine. Beaucoup d’humains enviaient les vampires et ils ne se rendaient en aucun cas compte de la chance qu’il possédait de pouvoir vivre, lui ne vivait pas pleinement, le goût du sang était quasiment le même en dehors de quelques nuances, la vie répétitive, les choses constamment semblables. Que pouvait-on lui envier ? Son immortalité aussi ennuyeuse soit-elle ? Sa soif constante ? Ses sauts d’humeur bestiaux ? «vraiment ? tu n'aimerais pas savoir quel goût à le chocolat ? tu n'es donc pas curieux de pouvoir goûter toutes ses choses ? » La question ne se posait même pas, bien sûr qu’il le désirait mais comment lui expliquer que toute nourriture humaine avait le goût de terre sèche ? Pourtant il se forçait à en manger, du moins en public, pour ne pas se faire démasquer pour essayer de conserver le peu d’anonymat qu’il lui restait. « moi je me demande plutôt comme vous faites pour boire du sang. le goût est si appétissant que ça ? » Il ne s’était jamais posé la question, ce n’était pas vraiment se nourrir par envie ou même par gourmandise mais vraiment par besoin, un besoin bestial, un besoin que très difficilement refoulable. Si seulement il avait été anciennement humain peut-être le sang l’aurait-il un minimum dégoûté, mais voilà depuis sa naissance il buvait du sang, qui plus est humain. La fixant, il esquissant un doux sourire lorsqu’elle exprima son éventuel désir de l’aider qu’elle ne pourrait se permettre de réaliser sachant que lui n’était guère capable de s’arrêter comme il le faisait avec les autres humains, ceux dont le sang ne l’obsédait pas. Fixant le plafond, il expira délicatement reprenant une bouffée d’air bien conscient du risque qu’il prenait. Cependant ce ne fut pas aussi dur, cette fois-ci il osa même prendre le temps de savourer l’odeur de son sang. Sucrée avec une point d’épices, il semblait si doux et voluptueux que sa gorge se serra de nouveau le forçant à bloquer sa respiration. Les questions de la jeune femme s’avérèrent arriver au bon moment, lui permettant de se détendre de nouveau, tandis qu’il se redressait délicatement. Elle était curieuse tout en se montrant respectueuse, une façade d’elle qui lui plaisait particulièrement, et ce ne fut donc que lorsqu’elle eût finis de parler qu’il se releva avant de venir s’adosser au miroir. « cent vingt-deux ans. » Passant une main dans sa chevelure, il passa un petit coup de langue sur sa lèvre inférieure avant de reprendre la parole. « c’est ennuyeux, extrêmement ennuyeux mais il y a diverse manière de s’occuper.Comme ça. » En une fraction de seconde, il se retrouva à l’autre bout de la salle, un sourire jusqu’aux oreilles « en étudiant aussi, j’entame mon septième master. » C’était bien l’une des seules choses dont il «était réellement fier. « puis les vampires possèdent certaines particularités que les humains ne possèdent pas tel que celle-ci. » La respiration toujours bloqué, il se plaça face à la jeune femme, quelques centimètres les séparant l’un de l’autre. « Notre peau est froide. » Ses doigts effleurèrent la nuque de la jeune danseuse tandis qu’il plongeait son regard dans le sien. Il retira cependant ses doigts de sa peau douce, plaquant ses bras contre son propre corps. Puis se rapprochant un peu plus, il la fixa plus intensément. « nos yeux varient en ce qui concernent la couleur de leur iris, un végétarien à les yeux de couleur ambre et les non végétariens ont les yeux pourpres, cependant tout vampires assoiffés à les yeux rouges, tu devines donc de quel régime je suis. » Clignant des yeux, il lança un regard plein de malice à la jeune femme, laissant lui ses yeux pourpres. Il n’était pas réellement effrayant, même aussi près, il tâchait de ne pas afficher une expression qui pourrait effrayer la jeune femme même si cela n’était pas chose aisée. « ce sont des choses que je trouve drôle, lorsque l’on ne meurt pas il faut s’amuser avec ce que l’on a. » Un petit clin d’œil et le voici qu’il frottait les cheveux de la jeune danseuse dans un geste fraternel, un sourire aux lèvres. Décidément zayne ne cesserait de surprendre autrui.