- you know me ? i am fucking very hot - « J’étais une actrice muette, un corps. J’appartenais aux rêves, à ceux que l’on ne peut briser. »
« Omma ~ Comment fait-on les bébés ? »

Serena, cinq ans. à cette époque tu étais une fille adorable, si curieuse. Ton sourire était la force de tes parents, leur espoir mais aussi leur joie de vivre. à ce moment là, ta mère avait été surprise par ta question, ne s'attendant pas à cela. Mais comment refuser ça à une fille si mignonne ? Naturellement, elle t'avait raconté l'histoire de la petite graine qu'il fallait arroser pour qu'elle pousse. à cinq ans, tu crois vraiment que c'est ça. Tu ne te dis que ta mère te raconte un bobard. Au fond, tu t'en fou. Bien que tu le répètes à tes copines, fière de le savoir. Tu étais si innocente à cette époque. Les adultes adoraient te tirer les joues en gagatisant. Quant aux enfants de ton âge, les filles voulaient toutes jouer avec toi et les garçons adoraient soulever ta jupe. Une époque que l'on oublie souvent mais qui est sûrement la plus pure de notre vie. Une époque où tu joues aux barbies en rêvant d'épouser le père noël pour avoir des jouets toute l'année. Puis tu apprend qu'il n'existe pas, en fait. Et là, tu pleurs toute les larmes de ton corps en comprenant que ton rêve est foutue. à noël, tes parents faisaient leur maximum pour t'offrir des jouets. Ils n'étaient pas riche, bien au contraire. Chaque jour, ta mère se crevait à la tâche. Ton père, lui, tu l'ignorais. Il partait plusieurs jours, sans nouvelle et revenait comme si de rien. Tu n'as jamais fait attention, tu n'as jamais rien capté. Jusqu'à ce jour.

« Chérie. J'ai toujours voulu être une femme. »

Papa gay. Maman déprimée. Ton père s'est barré de la maison dans les bras d'un homme, revendiquant que c'était plus jouissant de faire l'amour avec une personne du même sexe. à sept ans, tu vivais donc seule avec ta génitrice. Cette dernière passait son temps à chialer, se lamentant d'avoir aimé un mec pareil, mais jamais elle ne t'a regretté. Jamais. Elle te disait que tu étais un ange, que tu étais parfaite. Alors tu voulais la rendre fière. Lui montrer qu'elle avait la chance de t'avoir. à l'école, tu étais l'élève modèle, à la maison, tu étais l'enfant parfait. Jamais personne n'avait à redire sur ta façon d'agir. Et toi, tu aimais ça. Tu aimais ta vie, même si certains se moquait de ton père. Qu'importe ce qu'ils disaient, il suffisait de leur taper dessus pour qu'ils la ferment. Une belle jeune fille qui se comporte comme un mec. Derrière tes airs de princesse, tu étais pire qu'un action man. Pied sur la table, boxer sous tes jupes. Peu te considérait vraiment comme une déesse, mais plus comme une guerrière. Et durant tout le collège, on te surnommait la femme de cro magnon. Les garçons rigolaient avec toi, trouvait un bon ami en toi... Mais jamais une copine.

« Serena... Veux-tu sortir avec moi ? »

Serena, seize ans. L'année où tu as quitté le collège pour aller dans la cours des grands. Cette année là, tu avais littéralement changé. Fini le garçon manqué à la tête dure. Ton allure était celle d'une duchesse, d'une barbie en plastique. On pouvait presque croire que tu allais tomber en miette au premier contact. Pourtant, tu étais très robuste, le genre de fille qui sourit sans arrêt mais pense le contraire. Une hypocrite. Avec ta bande de "best" en mode pot de peinture et portable cousue à la main. Dans le lot, tu étais la seule au naturel. Tu n'aimais pas les téléphone, ni les sms. d'ailleurs tu t'en foutais royalement. Si quelqu'un voulait te joindre, fallait qu'il te trouve. Au lycée, bon nombre de mec te courrait après, tous plus crétin les uns que les autres. Et toi, tu en profitais. De l'innocentes gamines, tu es devenu la pire des femmes. Jamais sérieuse en couple, brise coeur, casseuse d'espoir. Si toi tu ne pleurais pas, eux oui. Ils te servaient de jouet, d'amusement, tout simplement.

« Nana. Je ne t'ai pas éduqué comme ça! »

Fin de lycée, dix huit ans. Cette année là, ta mère avait découvert que tu te tapais tout les garçons de ton bahut. Ta réputation avait tellement flambé, que c'était devenu atroce. Jusqu'à revenir aux oreilles de ta génitrice. Outré, déçu, elle t'avait mit à la porte. Tu n'étais plus l'ange qu'elle aimait. Et ce jour là, elle t'avoua le regret qu'elle ressentait en te regardant. Le coeur serré, les lèvres pincés, tu avais prit tes affaires et étais partit. Pour toi, ta mère était morte. Comme ton père. Tu effaces si facilement les gens de ton espris... S'ils sortent de ta vie, alors c'est qu'ils ne méritent pas cette place dans ton coeur. Qu'importe. Tu as vécu à la rue, chez des amies, chez des hommes. Sans jamais te poser de question, sans jamais te dire que c'était mal. Ta vie était raté depuis le divorce de tes parents, de toute.

« C'est bien ma belle, regarde la caméra~ »

Quelques mois après que ta mère t'est mise dehors, tu avais trouvé un petit boulot. Un mec louche, sûrement, mais il était un bon patron. Il suffisait que tu couches avec un homme, devant une caméra, exagérant souvent la chose. De quoi gagner de l'argent pour manger et te payer un appartement. Du coup, les études et toi, c'était terminé. De toute, ça n'a jamais été le grand amour entre vous. Mais ce métier n'était pas valorisant. Dans la rue, certains hommes te relookait comme si tu allais leur faire une pipe en public. C'était désagréable, inimaginable. Au moins, ton comptes en banque était assez valorisant pour que tu puisses vivre sans te soucier de dormir sous un pont ou un banc. Ta vie reprenait, malgré qu'elle soit terne et sans valeur.

« Désolé... Mais ne pouvons plus te garder. »

Vingt ans. Enceinte. En apprenant la nouvelle, ton patron rompu ton contrat. Combien de fois as-tu baisé devant sa putain de caméra pour qu'il te dise simplement cela ? La bonne blague. C'est lui qui voulait de l'amour sans préservatif, de l'amour pur et sale. Et toi, pauvre idiote, tu avais oublié ta pilule. Neuf mois à souffrir, neuf mois avec une misère comme salaire. Le chômage, ça rapporte que dalle. Et quand l'enfant est né... Tu ne savais quoi en faire. Tu tentais de t'occuper de lui, de le nourrir ou de le faire rire. Mais ce n'était pas tout les jours faciles. Le bébé grandit, doucement mais pas sûrement. Il était malade, gravement malade et le seul espoir qu'il avait de survivre s'envola dix mois plus tard. Décédé. Mort. L'opération n'avait rien changé, il n'avait pas tenu. Et toi, tu mourrais à petit feu, plongeant dans l'alcool et la drogue. Qu'importe où tu finissais la nuit, qu'importe ce que tu faisais... Tu avais encore tout perdu. Famille, boulot, enfant.... Tout...

« Mademoiselle Rhee, vous êtes engagée. »

Un magnifique sourire illuminait ton visage. Après plusieurs mois à déprimé, tu avais réussis à remonter la pente. Terminé l'alcool, terminé la drogue et le tabac. Tu voulais vivre pleinement, te sentir toi et libre. Ton bébé n'était pas mort pour que sa mère finisse aussi minablement. Tu devais vivre pour lui, lui montrer que tu étais coriace. Alors tu décidais de postuler pour une place de vendeuse dans un sexshop. Ne croyez pas que cela soit facile. Tu as du leur montrer que tu en connaissais long sur le sujet, notamment en montrant les films pornos où tu t'es pavané comme une grosse cochonne. Le plus de ton embauche. à présent, et cela depuis un an déjà, tu es stable et bien dans ta peau. Souriante et accueillante. Bien que tu es subit le pire, notamment cet orage....

C'était un jour comme un autre. Tu rentrais chez toi après une dure journée, priant pour qu'il reste de quoi manger dans ton frigo vu le bruit infernal de ton estomac. Dandinant du cul pour exister les hommes, tu t'amusais à leur faire des clins d'oeil, juste pour voir leurs copines les gifler. Bref. Une journée normale. Jusqu'à que le ciel se couvre de gros nuage menaçant. Sur le coup, tu te disais que rien n'allait se passer, juste des nuages. Mais le temps empira et tu ne pu te mettre à l'abri à temps. Trou noir. Paumé. Sonné. à l'ouest. Ta vie venait de défiler devant tes yeux, ton coeur battant à tout rompre. Que s'était-il passé ? En te redressant, tu ne savais même plus où tu étais, complètement choqué. Pourtant, tu étais vivante et apparemment, sain et sauf. Suite à cela, tu rentrais chez toi, laissant le temps à ton coeur et ton esprit de récupérer. Quelques jours plus tard, c'est comme si rien n'était arrivé... Sauf ce chien qui a complimenté ta mini jupe à ras des fesses... Et cette souris qui est venu se plaindre de ton logement... Ou encore ton chat qui vient te raconter sa vie, jouant les confidents. Tu n'es pas folle, tu peux leur parler. Et ils te répondent, tous! Ils s'incruste, croyant que tu es dieu. Bonjour les rats dans ton sac ou les moineaux sur ton épaule. Même pendant l'acte il y en a toujours un pour venir tout gâcher. C'est une vrai torture, un calvaire. Qu'ils se taisent, merde.