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Wu Sang Ooz
Wu Sang Ooz
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∆ BLAZE : ena
∆ AVATAR : kim sung gyu ♥
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∆ ici depuis le : 11/11/2012

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∆ ÂGÉ(E) DE : twenty three years old.
∆ DE SEXE : Masculin
∆ NATIONALITÉ : coréen.
∆ POUVOIR : je tente de déplacer les objets par la pensée... mais ça foire toujours.
∆ ÉTUDES : diplômé depuis belle lurette.
∆ CLUB(S) : clubdenudiste-badjoke-
∆ JOB : infirmier dans un hôpital.
∆ CÔTÉ COEUR : personne, pour l'instant.

∆ MY CRAZY SPELLBOOK :
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GeomHwaitBeiji
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MessageSujet: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Jeu 15 Nov - 18:00




Une certaine heure de l'après-midi. Enfermé dans cette chambre aux murs blancs. Je ne suis pas là pour rêvasser ou me tourner les pouces. Depuis peu, j'ai réussis à me trouver un boulot en tant qu'infirmier dans un hôpital. Au départ, ce fut dure. Prendre ses repères n'est jamais simple, mais j'ai doucement pu m'habituer à mon nouveau cadre de vie. Sans oublier que les patients semblent m'apprécier. Ils me demandent souvent, parfois pour pas grand chose mais je fais avec. Au fond, j'aime que l'on me dise que je suis d'une grande utilité. Si c'était le contraire, je pense bien que mon métier ne me plairait guère. Ce n'est pas tout les jours faciles, non plus. Les gens qui m'entourent ne sont pas en grande forme, certains sont même dans un piteux état. J'ai souvent peur d'affronter leur mort et de passer au dessus. La plus part du temps, les patients quittent les locaux en bonne santé, ou tout moins, sans être au pied de la mort. En visitant l'hôpital, j'ai vu plusieurs facettes des lieux. Il ne s'agit pas seulement de s'occuper de personne malade ou dans l'attente d'une opération -comme ce fut mon cas autre fois- mais faut aussi se faire à l'idée que certains sont plus gravement atteint que d'autre. Des cas de dépression, tentative de suicide, accident. Je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, je m'occupe seulement des patients une fois dans leurs chambres. Mais qu'importe. Je voulais simplement parler de mon travail, celui que je fais en ce moment même. Cela fait maintenant une petit moment que je m'occupe de cette dame. Je ne la connais pas vraiment mais je veux faire en sorte qu'elle est le meilleur dans notre établissement. Et puis, il y a aussi son fil, qui vient la voir. Aller savoir si c'est le hasard ou juste le destin, mais je tombe plusieurs fois sur lui et à présent, nous vivons sur le même toit. Un gars sympathique, bien que je n'ai encore eu le temps de faire plus humble connaissance.

Ceci dit, je ne l'ai pas vu aujourd'hui. Même si nous avions parlés, sa mère et moi. J'aime bien lui parler des choses qui se passent en ville, les plus réjouissante évidemment. Ou lui parler de ma petite amie. J'ai l'impression qu'elle me sourit quand je parle d'elle, qu'elle me trouve attendrissant et enfantin. Oui, je parle de Raven comme si c'était la seule chose qui m'aidait à respirer. Mon oxygène, mon coeur, tout. Et puis je divague. Commençant à lui raconter des bons souvenirs passés avec la demoiselle. Des choses que je lui répète à chaque fois que je cause de l'unique et même personne. Des étoiles dans les yeux, limite comme si je rêvais éveillé. Des choses que je ne sais lui dire en face, à elle. Des choses que je garde trop pour moi et n'ose partagé. Je lui explique que son sourire est magnifique, que son rire est si adorable, que son parfum est si enivrant. J'en viens même à lui avouer que vivre avec elle serait le plus beau des cadeaux. Je rêve d'une famille, de l'éternité à ses côtés. Mais quand je suis avec elle, ça semble prisonnier dans une bulle. Si seulement je pouvais parler de tout avec Raven, et non avec la mère de mon colocataire. C'est si triste, si déprimant. Mais alors que je comptais changer de sujet, un message attira mon attention. C'était elle. Elle voulait me voir. Dans notre endroit fétiche. Notre jardin secret. Et j'étais là, comme un idiot, à sautiller sur place en partageant la nouvelle avec madame lee. Trop content pour les évènements à suivre.

J'ai eu du mal à attendre ma fin de journée, étant bien trop surexcité pour bosser convenablement. Plusieurs de mes patients remarquèrent mon enthousiasme, voulant de suite savoir ce qui me rendait si heureux. Et j'avouais, comme un fou. Autant dire que j'étais le mot d'ordre de la bonne humeur dans cet hôpital. Et à mon départ, plus d'un devait s'ennuyer. Mais impossible de m'éterniser quelques minutes de plus. Mes jambes avançaient d'elles-mêmes, sans que je fasse un effort pour les encourager. Dans quelques minutes à peine, je serais avec elle. Comment traduire la joie qui m'envahit à chaque pas que je fais ? Même mon regard ne se porte sur les boutiques environnantes, ni même les gens qui passent. Je trace à grande enjambé, arrivant rapidement à la rivière qui relit deux quartiers. De là où je suis, appuyé sur les barrières, je peux nettement distinguer la silhouette de Raven en contre bas. Et un sourire vient taper l'incruste sur mon visage, tandis que je quitte mon point en hauteur pour rejoindre les marches. Descendant quatre à quatre pour arriver au plus vite près d'elle, essoufflé. Courir, c'est bien la première fois que j'aime autant ça.


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Ahn Raven
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∆ AVATAR : park lizzy le kiwi zombie des after school. ♥
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∆ ÂGÉ(E) DE : l'âge qui affirme que je suis adulte, mais pas celui légal pour boire en corée. 19 ans, c'est balot.
∆ DE SEXE : Féminin
∆ NATIONALITÉ : americano-coréenne, la double nationalité, ouais, alors que j'ai jamais mis les pieds aux usa. magnifique.
∆ POUVOIR : mon taff, à moi, c'est de faire joujou avec la glace. genre, je te congèle, et je trouve ça marrant.
∆ ÉTUDES : 3ème année de bons et loyaux services en arts et littérature.
∆ CLUB(S) : danseuse aux gros sabots & journaliste super pas fiable.
∆ JOB : assistance dévouée en classe de danse moderne et contemporaine (vous savez, les danses de comédies musicales, tout ça ...)
∆ CÔTÉ COEUR : je suis zoophile. j'aime les chats. les bébés chats, surtout. mon coeur est un paquet de croquettes.

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MessageSujet: Re: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Ven 16 Nov - 1:41




oh, a hurricane
is sometimes the only way to wash away the pain.

2010 - promenade cheonggyecheon – 16h44
Ça faisait déjà un petit moment que j'étais en train de marcher sans but dans les rues de Séoul quand j'avais finalement pris le peu de courage que j'avais pour envoyer un message à mon petit-ami, Oz. J'avais traîné tout l'après-midi, sans réellement savoir où aller, ni que faire, après les cours. J'étais une adolescente comme les autres qui n'aimait pas être enfermée entre quatre murs, quand, à dix-sept ans, on pouvait s'amuser, ailleurs. Cette journée avait été tellement banale, et ennuyante, par la même occasion. Et finalement, j'airai, tout autant dérangée par mon manque d'activité. Et puis, de rues en rues, de quartiers en quartiers, j'étais arrivée ici. A la promenade Cheonggyecheon.

Mon cœur ne fit qu'un bond alors que je m'arrêtai net, sur le trottoir à côté de celle-ci. Je regardais l'eau ruisseler, l'air morose. Je pensais. Je me souvenais de cet endroit, de ce qu'il signifiait. Ce que j'avais vécu ici, avec lui, ce n'était pas rien. Je gardais en mémoire notre rencontre, nos moments de joie et de peine, sur cette rive, sur ces dalles, sur ce pont, sur cet escalier … Je n'oubliais jamais. Aucune seconde de notre relation, de notre vie, ne disparaissait. Chacune était marquée dans mon cœur. Seulement, en me souvenant de tout ça, je finissais par avoir perdu le sourire, en quelques petites secondes. Je me sentis étrangement seule. Vide d'émotions, de sentiments. Ah, non. Quelque chose était là, bel et bien présent. Ce poids qui me semblait d'un coup si lourd à porter me déchirait la poitrine. J'avais mal. La souffrance. La souffrance qui se lie à l'amour que j'éprouvais pour Oz. J'aurais donné ma vie pour lui, je l'avais mise entre ses mains. Il pouvait en faire ce qu'il voulait. Il pouvait m'aimer, me chérir, me détruire le cœur, il avait tous les droits. Mais finalement … J'aurais voulu que ce soit différent. Il n'était pas du genre à partager ce qu'il pensait, et moi, ça me frustrait beaucoup trop. Certes, il n'était pas le petit-ami idéal, certes, il pouvait être terriblement distant. Et moi, je l'aimais. Je l'aimais tellement que j'étais simplement prête à exploser. Je l'aimais tellement que je pensais que pour le rendre heureux, il fallait maintenant partir.

Mes yeux se dirigèrent vers mon téléphone que j'avais désormais en main. Je déverrouillai celui-ci et tombai face à face avec mon fond d'écran. Une photo de nous deux, sûrement prise à l'un de nos rendez-vous. C'était à la montagne. On avait l'air tellement heureux, sur cette photographie. Mais malheureusement, je venais d'apprendre que tout bonheur avait une fin, et qu'il valait bien mieux remédier à notre mal-être dès qu'on le sentait, plutôt que d'attendre le dernier moment, et tomber dans un cercle vicieux, et infernal. J'allai donc dans le service de messagerie, et lui envoyai un texto. Je connaissais son numéro par cœur, je ne m'embêtai même plus à le chercher dans mon répertoire comme je le faisais aux débuts de notre relation.


message à wu sang ooz.

A few years ago. 1
Oz, bonjour ! Tu vas bien ? Sûrement. J'espère que ça va au travail. Tu dois être occupé, là, en ce moment-même, mais … Rejoins-moi à Cheonggyecheon dès que possible. Je t'attendrai à l'endroit habituel. ♥


Lorsque je reçus l'accusé de réception, je restai fixée sur ce fond d'écran de nous deux. Et puis, d'un coup, je le changeai. Je le changeai pour quelque chose de banal, une main sur un piano. La sienne. Mais s'en souvenait-il, lui, de cette photo ? Sûrement que non. Mais qu'importe ? Je n'avais pas le courage de changer complètement, mais je ne voulais pas voir son visage et ses yeux me regardant. Ce bonheur que je ne vivais plus. Je voulais simplement garder une infime trace de lui. Ce n'était pas grand chose, après tout.

Je fis mon chemin jusqu'aux marches que je descendis, doucement, prenant mon temps. Je l'attendais, j'attendais qu'il arrive. Il ne travaillait pas tout proche et puis, ce n'était certainement pas facile de se libérer. C'était un travail assez dur, c'était ce que je me disais. Je n'avais été le voir à l'hôpital, pourtant j'aurais voulu, mais je n'arrivais pas à me faire à l'odeur et à l'atmosphère qui y régnait. C'était beaucoup trop lourd. Je m'assis, sur la dernière marche, tout en bas, m'installant de sorte que je ne puisse gêner personne. Je l'aurais attendu. Des secondes. Des minutes. Des heures. Je m'en fichais bien. Tout ce que je voulais, c'était sa présence, une dernière fois. Ce que j'allais lui dire me faisait peur. Je l'aimais tant. Et puis après un long moment, assise à ne rien faire, j'entendis des pas derrière moi. Les siens. Je les aurais reconnu entre tous. Je me tournai vers lui. Il était si beau. Je me levai.

« Oz, tu as pu venir ... » lui soufflai-je alors tendrement.


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MessageSujet: Re: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Sam 17 Nov - 0:53





Il a suffit d'un message pour que ma journée soit illuminé, radieuse. Un simple message pour que mon sourire ne disparaisse de mon visage des heures durant. Un seul message pour que je sois l'homme le plus heureux du monde. Bien que je n'ai eu le temps d'y répondre pour lui dire que j'arrivais dès que possible. C'était peut-être une perte de temps dans mon travail, et ça me ralentirait pour y arriver plus vite. Mais bosser avec cette idée en tête, ça devient encore plus dure. J'en venais à devenir maladroit, à prendre les paroles des autres comme si ma joie était gravé sur mon front, limite gênante. Bien sûr, à me voir rire seul, ça porte à se poser des questions. La réponse était toujours la même. "non rien", "ça va". Des trucs simples qui ne cache en rien mon envie de sautiller sur place en chantant -ou hurlant- ma bonne humeur. Et cela dura un petit moment, pendant lequel j'avais eu droit à beaucoup d'attention. Non seulement celle de mes patients étonnés et mais aussi de mes collègues amusés. Qu'importe ce qu'il pense, je n'attendais qu'une seule et même chose. Partir la rejoindre à notre lieu de rendez-vous. Ce lieu même où s'est vu la première fois. Plusieurs souvenirs me reviennent en mémoire. Des agréables comme des moins. Mais Raven, qu'importe le temps, a réussit à boucher ce vide que j'ai eu si longtemps dans mon coeur. Elle m'a redonné goût d'aimer une personne, de lui faire confiance ... Bien que je regret mon manque de parole ou d'attention dans une conversation. Au fond, je me dis qu'elle sait lire en moi sans avoir besoin que j'ouvre la bouche ? Ou peut-être que c'est le contraire et qu'elle en voudrait plus ? Je ne sais pas.

Haha, je ne sais pas. Cette phrase revient trop souvent dans ma tête, dans mes discours. à croire que je ne sais jamais rien. à croire que j'ai besoin de quelqu'un pour aider à penser. Je peux le faire par moi-même mais c'est embarrassant de dire ce que j'ai vraiment sur le coeur. Et si elle ne l'apprécie pas ? Et si elle trouve ça blessant ? Voila, j'en viens à douter de moi comme un gosse doute de lui. Mais je ne suis plus un enfant, je devrais grandir, prendre sur moi.... Alors pourquoi je n'y arrive pas, même en le voulant si fort ? Pourquoi une fois en fasse d'elle, toute la joie que j'exprime, ce trouve réduit à une incapacité flagrante ? Vous me direz, qu'elle important quand on l'aime autant ? Je voudrais croire la même chose, me dire que c'est vrai et que je n'ai pas à m'inquiéter de la sorte. Oui, voila. Je n'ai pas à m'inquiéter. Juste à me dépêcher de finir mon boulot et d'aller la retrouver.

Il me suffit de courir. Courir toujours plus vite, toujours plus loin. Courir à perdre haleine, courir à ne plus sentir son coeur. Il me suffit de faire le vide, de les ignorer, d'ignorer les lumières, les festivités, les ambiances si accueillantes et enivrantes. Juste courir à en avoir mal au jambe. Mais au final, une fois arrivé si proche d'elle, courir m'a semblé une délivrance. De mon point de vue, je peux l'admirer un court instant. Mon coeur joue au tambour, sur une douce mélodie qui guide mes pensées. Il suffit de peu pour que plusieurs choses me reviennent à l'esprit. Toute ces fois où nous nous sommes retrouvés devant cette rivière. Toute ces fois où je lui ai tendu la main pour la faire venir vers moi, sauter de pierre en pierre pour traverser le cours d'eau. Toute ces fois où on restés assis sur ces marches à parler de tout et de rien, à apprendre à se connaître. Tout ces fois où je lui chantais un morceau que j'avais en tête, que j'avais entendu dans la journée. Il y a tant de fois que j'en oublie certaine. Mais je m'en fou. Je me remet à courir vers elle, quittant les rempart pour me précipité vers les escaliers.

Je ne pensais pas que quelques minutes de plus soit semblable à des heures palpitantes. Mais me voila face à elle. L'air essoufflé mais bien heureux de pouvoir l'avoir en face de moi. Le coin de mes lèvres s'étiraient timidement, le rouge me montant rapidement aux joues. J'étais là, oui. J'ai pu venir aussi vite que possible, aussi vite que j'ai. Mais étrangement, la réponse que je voulais dire ne fut pas aussi valorisante que mon coeur l'aurait voulu. « Oui. » Ce simple "oui" qui voulait en dire long. Je reprenais donc mon souffle, scrutant les alentours avant de reposer mon attention sur elle. Je voulais la prendre dans mes bras, l'embrasser mais je n'osais pas. Je ne voulais pas paraître si envahissant et la faire fuir. « Tu-Tu voulais me dire quelque chose ?» » cette façon de bégayer au début de phrase, craignant de dire un truc qu'il ne faut pas. Alors je la regarde doucement, osant lui prendre la main pour la serrer doucement entre mes doigts. Un geste surhumain pour moi. Mais peut-être que ce n'est rien pour elle. Je ne peux le savoir, je ne sais lire dans la tête des gens. Je ne peux que lui sourire, attendant une réponse.


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MessageSujet: Re: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Dim 18 Nov - 17:26





J'étais peut-être en train de faire la plus belle et la plus grosse bêtise de toute ma vie, en lui demandant de venir me rejoindre sur cette promenade. Peut-être que j'aurais dû y réfléchir. Non, j'en étais sûre, je le savais. Il fallait que tout ce cinéma s'arrête. Je soupirai. Je n'en avais pas envie, parce que j'étais amoureuse. J'étais peut-être jeune, inconsciente, immature, mais je savais que j'étais amoureuse de ce garçon-là, et non d'un autre. Peut-être qu'au fond, je ressentais enfin la pression que les gens nous avaient mis sur les épaules quand ils avaient découvert que l'on était ensemble. Un couple. J'avais seize ans quand ça a commencé, il en avait vingt. Le monde entier était contre nous, contre notre relation. Parce qu'il était majeur, et que j'étais mineure. Parce que j'étais une adolescente et lui, un adulte. Parce que ce n'était pas correct. Mais qu'importe ? L'âge. L'âge n'était qu'un nombre. Un numéro. Tous ces longs mois, j'avais été heureuse. Enfin, presque. Parce que j'avais besoin d'attention, parce que j'étais idiote, alors, je n'étais pas capable de tout comprendre. Surtout lorsque ça venait d'Oz. Il était si mystérieux, il ne disait pas grand chose. Un « je t'aime », pour lui, c'était le bout du monde … Et le bout du monde, c'est vraiment loin …

Il respirait si fort alors que je me levai des marches pour lui faire face. Il était essoufflé. Il avait dû courir pour arriver jusqu'ici. L'hôpital était loin, après tout. Il ne me répondit rien de plus qu'un « oui », mais je ne lui en voulais pas. Il maniait mal les mots. Je ne lui en voulais pas et pourtant … Pourtant, c'était une des raisons qui m'avaient poussée à faire ce que j'allais faire. Mais pas maintenant. Plus tard. Je voulais encore pouvoir partager un moment avec lui. Notre dernier moment de joie, avant la tempête. Avant la fin. Je perdis mon sourire à cette seule pensée. Mais je dus me ressaisir. Je ne voulais pas qu'il voie que j'étais triste. En fait, même si j'étais prête à prendre la pire décision de ma vie, à ce jour, mais la meilleure pour nous, je l'aimais à en mourir, et ça me détruisait de me dire que j'allais m'en aller. J'étais certainement juste égoïste. C'était comme s'il avait été là depuis le début, depuis toujours. Et je n'étais pas capable d'accepter ses failles, ses faiblesses. Je passai ma main sur son visage, doucement. « Respire, sinon, tu vas me faire un malaise. » blaguai-je. J'essayais de me rassurer, dans un sens. Il était là, et pourtant si loin de moi, si distant.

« Tu-tu voulais me dire quelque chose ? » Il abordait déjà le sujet … Et j'avais perdu tous mes moyens, d'un coup. Moi, Ahn Raven, celle qui n'avait pas la langue dans sa poche et qui n'avait jamais peur de parler franchement, je perdais mes moyens. D'accord, je redoutais ce moment depuis le début. Quand il prit ma main dans la sienne, j'eus un sursaut. Et j'avais soudain peur. J'étais terrifiée à l'idée de le quitter, ce soir. Mais je ne pouvais plus faire marche arrière désormais. Il était trop tard. Beaucoup trop tard. Je le regardai avec de grands yeux avant de lui sourire. Lui aussi, il souriait, si bien que l'on ne distinguait plus ses yeux. J'avais toujours trouvé ça amusant. Je m'amusais à savoir s'il les avait fermés ou non. C'était ça, l'humour, quand on avait seize ans … Je pris mon courage à deux mains, entrelaçant nos doigts. « Oui, mais … Mais pas maintenant. D'accord ? »

Je l'entraînai doucement sur la promenade qui se vidait peu à peu à mesure que les minutes défilaient. Plus l'on avançait, moins les gens étaient présents autour de nous. C'était la première fois que j'avais si peur de me retrouver seule avec lui. Encore plus que la première fois que je suis allée chez lui. Plus que toutes nos première fois ensemble, en fait. On marchait, lentement, mes doigts toujours avec les siens. J'avais peur de le lâcher, j'étais préoccupée, et je me disais que si je lâchais sa main, alors tout serait terminé. C'était sûrement très bête, mais c'était ma vision des choses …

Le soleil se couchait doucement sur Séoul. Et les habitants commençaient à retourner dans le centre ville. Les lumières autour de la promenade Cheonggyecheon s'allumaient peu à peu. Je m'étais arrêtée sur les petites marches au bord de l'eau, juste à côté des dalles qui nous permettaient de traverser. Nous nous étions assis ensemble. « Huh, Oz … Tu te souviens quand on s'est rencontrés ? Sur ces dalles … Tu m'avais retenue alors que j'avais failli tomber dans l'eau … » Je ris, pour moi-même. « Je devais avoir l'air stupide, non ? » Et puis je me risquai à poser ma tête sur son épaule. Je soufflai, fermant les yeux. Mon cœur battait si vite dans ma poitrine à l'idée que c'était sûrement notre dernière journée, notre dernière soirée. J'imaginais qu'après ça, il ne chercherait pas à me parler de nouveau, qu'il m'oublierait. Je me faisais des films. Peut-être allait-il tout effacer de moi. Peut-être allait-il, au contraire, tout faire pour que je revienne … J'avais peur de toutes les issues qui s'offraient à moi, et auxquelles je n'avais pas pensées jusqu'à présent. Oz … J’espérais qu'il me pardonnerait, qu'il comprendrait …


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MessageSujet: Re: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Lun 19 Nov - 18:01





Quel mal il y avait-il à s'aimer ? Qu'est-ce que les gens pouvaient nous reprocher de mauvais ? L'amour leur semble-t-il si néfaste venant de deux personnes à l'âge si éloigné ? Pourquoi nous juger sur ce que l'on ressent l'un envers l'autre ? Je l'aime et aucun mot ne serait suffisamment puissant pour le dire, ni même pour le décrire. Je ne demande pas la lune, ni la mer à boire. Juste un regard, un sourire me suffit. Que personne ne parle de nous comme si nous étions des exceptions à la règle. Je ne veux pas que l'on bousille mon amour pour elle à coup de crosse dans la figure. Qu'ils nous épargnent leur sermons sur la vie et les conséquences. L'âge n'est pas une barrière. L'âge ne compte plus dans le cheminement d'une vie ensemble. Mais j'ai beau le penser, l'idéaliser... Pourquoi ne sais-je le dire à haute voix ? Pourquoi ne sais-je lui avouer comme je le pense au fin fond de moi. Pourquoi est-ce si dure de se jeter à l'eau sans craindre de couler à pique ? Pourquoi ça me fait si mal de songer ainsi ? Si le monde est contre nous, pourquoi ne suis-je pas plus solide pour être contre eux ?

Mais j'étais là. face à elle. le coeur battant, partagé entre l’essoufflement de ma course et celle qui entreprenait en croisant son regard. Il s'exprimait à ma place et je n'avais que lui pour me faire comprendre. Bien que l'on puisse m'ouvrir la poitrine pour l'écouter, j'espérais qu'elle est l'ouïe fine. Je ne veux pas qu'un autre traduise ce battement incessant qui déchire mon thorax, qui fait vibrer mon corps. Je veux que elle seule soit la clé de ce sentiment si profond. de ce sentiment que je ne contrôle pas. Qu'elle puise se dire un jour, que je l'ai aimé au plus profond de moi, sans avoir besoin d'ouvrir la bouche. Qu'elle réalise que je n'ai besoin de mot pour me faire comprendre. Même si parfois, le manque de parole pèse lourd dans ma conscience. Même si cela me torture comme un fer chauffé à blanc qui me brûlerait la peau. Même si je me sens ridicule à vouloir me jeter dans le vide, à vouloir me terrer sous terre. j'aimerais qu'elle soit la seule qui me tende la main pour me faire comprendre que ce n'est rien. Qu'elle caresse doucement mon visage comme maintenant. Qu'elle plaisante en me souriant comme elle le fait si bien à l'instant. Je ne trouve rien à dire, surtout pas un second oui. Alors je lui souris tendrement, les coins de mes yeux se plissant d'avantage.

interdiction de se laisser aller au silence. Interdiction de la laisser ainsi dans mon embarras. Je n'avais qu'une question à poser, une seule pour éviter de me ranger dans un coin. Savoir ce qu'elle voulait me dire. Oui, c'est rapide. Mais je n'aime pas rester ainsi dans l'ignorance, craignant juste ses paroles. Je veux savoir, je veux me rassurer que tout va bien entre nous. Qu'importe notre âge, notre vécu. Que l'on se dise que tout va bien. Que main dans la main, on peut tout affronter. Mais son silence me pétrifie. Son silence me tue à petit feu. Elle qui parle pour deux. Elle qui comble si bien ce manque d'échange entre nous. Pourquoi ne dit-elle rien à ma question ? Pourquoi je doute autant en si peu de temps ? De quoi ai-je peur ? Des évènements, de la situation, de nous ? Je ne sais pas, je ne veux même pas y penser. Je ne fais que sourire pour me rassurer, sourire pour me sentir bien. Alors pourquoi pas maintenant ? Qu'y a-t-il de mal à me parler maintenant ? Ai-je fait un truc qui ne faut pas ? Par pitié, Ahn Raven, ne me laisse pas ainsi dans le tourment et l'hésitation. « D'accord. » encore un simple mot qui me tuait d'avantage. mais je ne savais que dire de plus à ça.

Je ne pouvais que la suivre sans rien ajouter de plus. Regardant son dos, ses épaules, ses cheveux, sans même oser la toucher. Seul nos mains étaient en contact, perdu dans le vide qui nous séparait. Mais plus nous avancions et plus on était seul. Les gens rentraient peu à peu chez eux, où allaient tout simplement ailleurs. La nuit tombe rapidement en été et la promenade est vite éclairé par les lumières environnantes. Une atmosphère romantique qui me rend soudainement mal à l'aise. je faisais en sorte de reprendre sur moi, revenant à sa hauteur en quelques petits pas rapide. Je préférais voir son visage que son dos, admirer ses traits en silence plutôt que me torturer dans son ombre. Je la laissais donc nous guider, observant le ciel se ternir au fil des secondes. Bientôt, nous serons plongés dans la pénombre, n'ayant plus la chance de distinguer le fond de la rivière. Assis sur les marches, près d'elle, je me sentais tranquille. Mais j'avais cette impression de calme avant la tempête et cela m'effrayais de plus en plus. Elle te demandait de te souvenir. Comment pourrais-je l'oublier ? Ma mémoire n'est pas des meilleurs mais elle sait garder ce qui compte vraiment pour moi. Alors je souris, me remémorant cette scène passé mais joyeuse. « je m'en souviens comme si c'était hier. » Mon regard venait de se poser sur les dalles de pierre traversant le cour d'eau. Je m'en souviens parfaitement, même à un détail qui ne pouvait m'échapper. « Un groupe de garçon s'était moqué de toi à ce moment. Mais je ne t'ai pas trouvé stupide pour autant. Au contraire.... Tu étais ravissante... » Et je rougis, montrant ma gêne. Oui, elle était ravissante si mignonne. et je m'étais sentis mal d'avoir pensé ainsi d'une fille beaucoup plus jeune que moi. Aujourd'hui je ne m'en fais plus. Mon coeur ne s'emballe plus autant quand elle est si proche de moi. Au contraire. je pose délicatement ma tête contre la siennes, observant le paysage devant nous. « Il y a pleins de chose que je me souviens d'ici. Tu apparais dans exactement tout mes souvenirs de cet endroit. » Oui, toute. Puisque c'est notre endroit favoris pour se retrouver et j'espère vraiment que l'on se retrouve encore et encore ici. Parce que je l'aime tellement que je ne pourrais supporter de la perdre. Si elle sortait de ma vie... Je ne saurais que faire sans elle. Je serais perdu dans une ville qui m'est encore inconnu. J'aurais juste l'impression de mourir, ou d'être déjà mort. « J'ai envie de crêpe. Pas toi ? » J'adore les crêpes mais j'aime encore plus les manger ici avec elle, assis sur ses marches. sans me douter de ce qu'elle pense vraiment, comme un idiot éperdument amoureux de sa belle.


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MessageSujet: Re: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Lun 19 Nov - 22:06





Je haïssais son silence, je ne le supportais pas. Je ne l'avais jamais vraiment supporté, en fait. J'avais pris sur moi, autant que possible. J'étais aveuglée par tous ces sentiments et j'avais peur de lui faire du mal en lui disant. Désormais, j'étais celle qui souffrait, à chaque seconde, c'était un coup de couteau en plein cœur que je subissais. Je faisais survivre cette relation parce que je me disais qu'au fond de lui, il devait vraiment tenir à moi, qu'il ne me prenait pas pour une idiote. Je pensais que je n'aimais pas seule. Néanmoins, plus les jours avaient passé, plus je me demandais ce qu'il faisait avec moi, pourquoi il était encore là. Il devait sûrement penser que j'étais un pot de colle, que j'étais envahissante. Etouffante … Est-ce que j'étais étouffante ? J'aimais beaucoup, sûrement beaucoup trop pour lui. C'était peut-être pour ça qu'il ne me répondait toujours que de façon brève. J'avais toujours cette petite impression de faire un monologue. Nous avons probablement tous déjà eu cette sensation de parler seul, alors que nous sommes deux. Cette sensation que l'autre ne nous écoute plus depuis longtemps …

Mais pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas plus tôt ? Pourquoi pas plus tard ? Pourquoi pas jamais ? Parce que moi … Moi, j'avais besoin de lui, mais j'arrivais à saturation. Alors il n'y avait rien de mal à vouloir profiter de nos derniers instants ensemble. Je ne faisais rien de mal. J'essayais de m'en persuader. J'avais l'impression que je partais pour toujours, que c'était comme si j'allais me suicider. Mourir. Cette relation allait mourir. Est-ce qu'il allait vite m'oublier ? Est-ce qu'il allait refaire sa vie avec une autre que moi ? Est-ce qu'il … Est-ce qu'il allait tout effacer ? Je l'avais aimé si vite, je l'avais aimé si fort …

“It takes only 60 seconds to fall in love ...”

Je l'observai du coin de l’œil alors que mes yeux étaient remplis de tristesse. Il s'en souvenait, il se souvenait de cette rencontre. La notre. La plus merveilleuse à mes yeux. Il s'en souvenait si bien, terriblement bien. Moi aussi, je m'en souvenais. Ces dalles étaient glissantes. Ce groupe de garçons si idiots … Oz qui m'avait évité la plus belle chute de toute ma vie. Je me souvenais de ses vêtements, de ses bijoux, de ses bras autour de moi qui m'avaient retenue … Est-ce que c'était réellement aussi proche ? J'avais l'impression que cette scène venait tout simplement de se dérouler sous mes yeux. Mais non. C'était … C'était il y a longtemps. Ça faisait si longtemps que nous étions ensemble ? Je ne comptais plus les jours, parce que compter menait à la perte d'un couple. Mais finalement, peut-être que j'aurais dû. Peut-être que notre sort en aurait alors été autrement. Peut-être m'aimerait-il autant que je l'aimais. Trop de « peut-être » et si peu de réponses. J'avais cette idée que mon cœur allait exploser d'une seconde à l'autre. Le moment fatidique était si proche. J'aurais souhaité que tout ça se passe autrement, arrêter le temps. J'aurais voulu m'enfuir loin, si loin. Le plus loin possible. Ne jamais revenir.

J'eus le souffle coupé lorsqu'il continua son discours, nos têtes l'une contre l'autre. C'était la première fois qu'il me disait ce genre de choses. Il n'avait pas le droit de me dire ça, pas maintenant. Etait-il encore possible de tout oublier ? De ne rien lui dire … Non, je n'avais plus le choix. Finalement, je n'avais jamais eu le choix. Je n'avais pas choisi de l'aimer. Je n'avais pas non plus choisi tous ces moments. Le destin … Si cruel. Je caressai sa main de mon pouce. Je n'allais bientôt plus jamais pouvoir le faire. Je n'allais bientôt plus voir son visage. Bien sûr, il allait me manquer, c'était comme perdre la plus grosse partie de mon être. C'était perdre ma plus grande force dans ce monde de lâches. Tous des lâches. Et moi aussi … Encore plus que tous les autres. Et j'étais faible. Faible de ne plus vouloir traverser toutes ces épreuves avec lui.

Et il avait envie de crêpes. Oh, oui ! Quelle bonne idée. J'allais pouvoir gagner du temps. Parce que oui, dans le fond, je refusais que cette journée se termine et je refusais de prononcer ces mots difficiles qui me brûlaient la gorge. Et s'ils ne sortaient pas ? Et si je n'avais finalement pas le courage de tout lui dire ? Je fermais les yeux, le temps de reprendre mes esprits et me relevais, lui tendant la main pour qu'il en fasse de même. « Allons-y ! » lui lançais-je, riant comme une enfant. Mais c'était surtout un rire de gêne. J'étais mal à l'aise. Même si je voulais encore passer du temps avec lui, je savais que j'étais juste en train de profiter … Je lui donnais de faux espoirs quant à notre situation, je lui faisais croire que tout allait bien … Mais il ne savait pas que tout allait s'arrêter. Il ne savait rien. Comment allais-je simplement aborder le sujet ? Je n'en savais plus rien.

Quand l'on eut enfin notre nourriture, on repartit s'asseoir, mais contre le mur, cette fois-ci. Jamais, depuis que je le connais, je n'avais été aussi silencieuse. Ce silence devait traduire énormément de choses. Il devait me trahir. Sans nous en rendre compte, nous avions vite fini. J'avais chaud. Je tapotai mes joues, rougies. Je rapprochai mes jambes de mon corps, les enroulant de mes bras. J'y posai ma tête pour pouvoir observer mon, toujours, petit-ami. Il était si beau, je souris sans le remarquer. Un sourire, malheureusement, si triste.

“And it also takes only 60 seconds to say goodbye.”

Je ne voulais pas juste de ces soixante secondes dont on parlait si bien. Je voulais plus de temps, parce que je n'y arriverai pas aussi vite. Ce n'était pas si facile. Même s'il le fallait, c'était trop dur. « Qu'est-ce que … Qu'est-ce que tu ferais si je m'en allais ? » lui demandai-je, plus hésitante que jamais. Et ma voix avait craqué. J'avais craqué. Je sentais une larme couler sur ma joue, sans que je ne puisse l'arrêter. Puis une deuxième. Trois. Quatre. Et vite, un nombre incalculable de larmes suivirent le même chemin. Je pleurais. Pour ma souffrance. Pour cette séparation. Je posai mon front sur mes genoux, et essuyais le torrent sur mes joues. Je devais avoir l'air si pathétique. J'avais laissé tomber toutes les barrières possibles. J'avais tout laissé tomber. Plus vulnérable que jamais. Ma main qui venait tout juste d'essuyer cette eau tomba lourdement sur le sol, traduisant mon impuissance face à tout ça. Face à lui. Face à nous … J'espérais qu'il me pardonnerait, j'espérais que tout irait bien pour lui. Je n'arrivais pas à parler, je n'arrivais pas à former ne serait-ce qu'un simple son. Je pleurais en silence. Seule contre moi-même. « Je suis désolée ... » formai-je avec mes lèvres, mais incapable de le prononcer.


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MessageSujet: Re: A few years ago.   A few years ago. Rapons10Jeu 22 Nov - 19:35





Nous étions positionnés ainsi l'un contre l'autre, observant une vue que nous connaissions par coeur. Comme nous le faisions si souvent. Un moment reposant que je négligerais jamais. Un moment que je veux revivre éternellement. Entendre sa respiration, entendre son coeur battre. écouter le silence. écouter le monde qui vit autour de nous. Je n'ai besoin que de ça pour être bien. Je n'ai besoin que de son sourire pour aller mieux. Si peu et je m'en contente. Si peu et j'en suis heureux. à quoi bon décrocher la lune si elle ne peut la garder. à quoi bon déplacer les montagnes si ce n'est que pour changer un décor insignifiant. C'est juste elle et moi, ce n'est pas le reste du monde. Certes. je ne suis sûrement pas le meilleure homme sur terre. je contiens plus de défaut que de qualité, et même en possédant des bons côtés, je ne cesse de les cacher derrière les mauvais. Au fond. je me demande bien ce qu'elle me trouve, ce qu'elle aime. Suis-je si bien pour autant d'attention ? J'en doute fort. Est-elle assez consciente pour réaliser combien je l'aime ? mais je l'aime tellement que j'en ai peur de la perdre. Peur qu'elle disparaisse de ma vie, qu'elle cesse de me parler, de me peur. J'ai peur qu'un rien nous sépare. Mais j'ai peur de tellement de chose que je ne pourrais plus vivre. Je voudrais savoir m'exprimer. Je voudrais être comme elle. Dire ce que je pense au plus profond. Arrêter de sortir des "je ne sais pas" à longueur de temps, comme si cela pouvait être un bouclier assez puissant. Pourquoi je continue à me voiler la face ? Je ne cherche juste pas à comprendre. J'étouffe mes sentiments derrière des mensonges stupides et souvent puérils. évidement que je sais, mais c'est plus simple de le nier que de s'expliquer. Un "j'en sais rien" et j'évite les ennuies. Suis-je vraiment quelqu'un de bien pour passer mon temps dans un silence lourd et désagréable ? Pourquoi Raven s'attarde avec moi, alors qu'elle obtient rare des réponses valorisantes à ses questions. Mais je ne veux pas que notre relation s'arrête à des mots. Peut-être désirais-je une chose plus large et sûrement impossible. C'est moi qui doit être impossible à vivre. J'ai eu une vie mouvementé par mon physique et le regard des autres. Une vie que j'ai négligé par mon unique faute, et non celle des autres... Mais j'ai pris trop de temps à le comprendre. Je m'en suis rendu compte en changeant. Aujourd'hui je tente de gravir les échelons, de monter dans l'estime des gens. Mais je crains de louper une marche et de tomber bien bas. Un faux pas et je serais encore plus au fond qu'auparavant. Pourquoi j'en viens à penser à ça alors que je suis tranquillement installé avec elle. Je ne dois pas sombrer dans ce monde que je tente d'effacer. Je dois me relever, simplement faire face.

“ This place is a paradise only if you’re here ”

Changement de sujet. Des crêpes. C'est bien des crêpes. J'adore le sucre. J'adore les crêpes. Et puis, c'est moyen comme un autre de détendre l'atmosphère et d'éviter de tomber dans un autre silence plus gros que nous. ça me gêne tellement quand nous manquions que conversation mais je me sens encore plus mal en sachant que cela vient de moi. Alors je tente quelqu'un chose. Je tente un truc idiot mais qui me satisfait un peu. Cela semble la ravir et c'est un bon point pour moi. Le coin de mes lèvres s'étire doucement tandis que je fixe sa main tendu dans ma direction. Lève-toi, m'intime mon cerveau. Prend-lui la main, enchaîne-t-il. Et comme animé par ce dernier, je soulève mon bras pour enlacer mes doigts aux siens. Un contact qui me rend si heureux, même si ce n'est que pour m'aider à me lever. J'hoche doucement la tête à son "allons-y", me croyant aussi fort qu'un dieu à ces simples mots. Je pourrais tout affronter pour elle, même le pire. Tant que nous sommes ensemble, tant que je l'aime à en mourir. Son rire. Il est une chose que j'affectionne d'avantage. Une sorte de trésor que je garde jalousement pour moi. Personne n'a le droit de la voir sourire, de l'entendre rire. Je sais parfaitement que je pourrais être envahissant si je commence à voir chaque garçon comme un rival. Est-ce pour cela que je parais si indifférent ? Je m'en fou, je l'aime. Que dois-je faire de plus ? Je n'ai pas besoin d'une crise de nerf pour lui faire comprendre ô combien je tiens à elle. Pour l'instant, je ne peux que lui tenir la main en la guidant. Pour l'instant, je ne peux que partager cette crêpe avec elle, assis contre un mûr. Pourtant, un truc cloche. Son silence. Je l'ai connu si bavarde, si souriante, si joyeuse. Mais là. J'ai l'impression d'affronter un mûr. J'ai la sensation d'être face à un miroir. Je me vois en quelque chose. Je me ressens dans ce silence. Si lourd, si pesant. Peut-être parce que l'on mange ? Oui, ce doit être cela. Il faut apprécier la nourriture, la savourer. dans le silence... Oui, même dans le silence. Je me fais trop de film. Raven doit être fatigué. Nous le sommes tous un peu. Je travail, je tente d'arranger la décoration de mon appartement. Elle doit aller en cours, s'occuper de ses problèmes. On doit seulement être exténué après une telle journée. Mais je cherche simplement à excuser cette ambiance. Nous terminions de manger en silence, sans jamais qu'un seul mot quitte nos lèvres. Tandis qu'elle rabattait ses jambes contre elle, je m'étirais longuement, soupirant un peu après avoir bien mangé. Puis je croise son regard et lui souris. Mais la gêne revient aussitôt, me forçant à détourner mes yeux pour revenir observer la promenade quasiment déserte. tant d'embarras sans aucune raison.

“ A paradise that we can be together forever ”

Je rêve d'un paradis où ni l'un ni l'autre ne serait à son désavantage. Un paradis où je serais enfin moi, sans me cacher. Un paradis qui m'aiderait à m'exprimer, à me sentir bien dans ma peau. Sans que je cherche des excuses à mes moindres pensées. Un paradis où nous serions toujours ensemble. Unis et on ne craint rien. Juste notre paradis. Qu'importe la forme qu'il pourrait tant avoir, tant que nous y sommes. « Qu'est-ce que … Qu'est-ce que tu ferais si je m'en allais ? » Je sentis mon coeur se bloquer, s'arrêter doucement dans ma poitrine. Lentement, mes yeux s'écarquillèrent. Je n'osais les reposer sur elle, tentant d'analyser sa phrase. Si elle s'en allait ? Pourquoi faire ? Pour aller où ? J'ouvris les lèvres, incapable de prononcer un mot, un truc, une annerie. Je crois bien que le choc fut plus dure à encaisser que je veux bien le croire. Tout les jours, j'avais peur de l'entendre. Tout les jours, j'avais peur de la voir pleurer. Pourquoi maintenant ? Je ne comprenais pas. Qu'ai-je fait de mal ? Qu'est-ce que j'ai fait, tout simplement ? Pourquoi partir ? Pourquoi voudrait-elle s'en aller ? Non.... Ce n'est pas possible. Je rêve. Je dois me faire des films. Je suis parano, c'est sûr. Elle a pas dit cela quand je l'entend. C'est sûrement qu'une simple question... Alors pourquoi pleure-t-elle ? Pourquoi se mettre dans un tel état si ce ne sont que des mots ? pourquoi ? Pourquoi je me pose tant de question... Pourquoi j'ai si mal d'un coup ? Raven... Pourquoi je souffre tant pour une simple question ? Suis-je trop rapide à comprendre ? ou peut-être que je ne veux pas l'entendre ? « Je suis désolée ... » Désolé de quoi ? Désolé de pleurer ? Désolé pour moi ? Désolé de partir ? Pourquoi partir ? Quel cercle vicieux. J'en arrive à rester paralysé, la regardant l'air choqué. Je me pince les pinces, retenant mes larmes. Un homme pleurs pas. Mais je suis bien trop sensible pour rester de marbre. Je me sens partir en miette. Je me sens tomber de haut. Mon coeur s'écrase contre un mur, il tombe sans jamais toucher le fond. Puis une larme vient tracer son sillon sur ma joue. Doucement mon cerveau décortique la scène. Elle me quitte. Elle me largue. Qu'importe la façon... Je suis seul. « Pou-pourquoi ? » et voila que ce foutu mot revient. Il me hante. Il me nargue. Pourquoi ... Toujours des pourquoi ... J'ose poser ma main contre son bras, glissant mes doigts jusqu'à arriver aux siens. Je veux me rattacher à quelque chose. Je veux me rattacher à elle. Pourquoi elle me fait si mal ? Je ne veux pas croire qu'elle est pu me dire cela, pas maintenant... Pas du tout même. Raven... Pourquoi.


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