sorry, but i think i'm lost ; ft. serena

▬ tenue

Assise sur un banc public, Beatrice soupirait lourdement. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Certes, elle n’avait pas tellement le choix, il fallait qu’elle entre, pourtant, elle n’avait pas envie du tout. Elle fixait le bâtiment qu’il y avait devant elle en espérant que personne ne la remarque. Après tout, ce qu’elle fixait n’avait rien de normal pour elle ! Elle ne pouvait pas, mais elle y était forcée. Tout ça à cause d’un pari. Eh oui, elle avait fait un pari avec un camarade de classe qui la forçait maintenant à entrée dans cette boutique : un sex-shop. Un endroit dans lequel elle s’était promis de ne jamais entrer. Il ne fallait pas être surpris par l’espèce d’innocence un peu puérile qui entourait cette demoiselle, après tout, c’était dans sa nature la plus profonde. Elle ne pensait que très rarement à ce genre de chose - et c’est simplement pour ne pas dire jamais, si bien qu’elle restait tout particulièrement innocente et... gênée. Oui voilà, elle était gênée vis-à-vis ce qu’elle devait faire. Le pari qu’elle avait l’obligeait et non une soudaine envie de sa part, mais évidemment, elle ne pouvait que regretter d’avoir fait un pari : celui d’avoir une meilleure note que lui au prochain contrôle. De là on pouvait se demander le rapport entre un tel pari et la conséquence que la demoiselle devait subir. Encore une fois rien de plus simple, son camarade de classe avait remarqué ses réactions de vierge effarouchée lorsqu’il parlait d’un sujet plus ou moins érotique, de là il avait décidé qu’il serait marrant de l’embêter un peu avec le pari. Voilà qui expliquait sa présence devant la boutique, tout comme son hésitation. Peut-être pouvait-elle demander à quelqu’un de confirmer qu’elle y était entrée sans que ce soit la vérité ? Probablement pas, le jeune homme réaliserait surement qu’elle n’y avait pas mis les pieds. Si ce n’était qu’en posant des questions - ce qu’elle priait éviter par-dessus tout, ou en allant vérifier avec les employés. Bref, si elle n’y allait pas, elle serait forcément démasquée.

Pourtant, l’idée d’entrer ne lui plaisait toujours pas, et même dire les choses ainsi étaient une manière assez faible de présenter le tout. Beatrice décida tout de même de se lever et de marché en direction de cette boutique du démon ! Oui bon, elle n’était pas si pire que ça, mais en essayant d’en rire intérieurement peut-être que ça rendrait le tout moins pire. Pour l’instant ça ne fonctionnait pas du tout, mais on pouvait toujours espérer au final. Un autre soupir traversa ses lèvres alors qu’elle marchait la distance qui la séparait de la boutique. Il ne semblait pas y avoir d’échappatoire alors autant en finir rapidement ! Elle regrettait presque de n’avoir pu trainer personne avec elle, quoi qu’au final ça aurait probablement fini par être encore plus gênant que ce ne l’était déjà. À un mètre de la boutique, la demoiselle arrêta de marcher pour observer les gens autour d’elle. Après tout, ce n’était pas parce qu’elle avait décidé d’honorer son pari qu’elle voulait maintenant qu’on la voit. Non, il fallait donc qu’elle attende que personne ne lui prête attention, ce qui était bien parti au final, la majorité des gens qui marchaient sur la rue semblaient suffisamment pressé pour l’ignorer complètement. Prenant un peu plus de confiance grâce à cette réalité qui lui promettait un minimum d’anonymat, Beatrice prit son courage à deux mains et entra dans la boutique.

Au final, ce n’était pas si pire que ça, du moins le plancher ne l’était pas ! Oui bon, il ne fallait pas nécessairement attendre à plus considérant la gêne qu’elle ressentait vis-à-vis l’endroit. Si elle en faisait trop ? Très probablement oui ! Mais du haut de ses dix-huit ans c’était la première fois qu’elle mettait le pied dans ce genre d’endroit et comme elle s’en serait passé, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle saute de joie non plus. Commençant à jouer avec une mèche de ses cheveux, elle dut se résoudre à relever la tête, la boutique semblait vide, voilà qui était un coup de chance. Maintenant que devait-elle faire ? Se promener un peu puis ressortir ? Voilà qui lui plairait bien, pourtant, elle doutait que c’était ce que le type avait eu en tête, puis elle détesterait se faire dire qu’elle n’avait pas honorer le pari. Ce qu’elle regrettait de ne pas l’avoir gagné ! Ou même de l’avoir proposé à la base. Au moins pour une fois sa sécurité ne semblait pas être en danger contrairement à ses habitudes générales qui étaient en fait se mettre les pieds dans les plats à toutes les occasions possibles. Ça pouvait pratiquement être drôle quand on le racontait, mais pour une fois, Bea était presque contente de ne pas avoir de problème. Elle était restée pendant un moment après tout, elle devait surement avoir le droit de sortir maintenant. Se retournant sur elle-même, elle continua à marcher vers la sortie, ça n’avait pas été si pire finalement. Du moins c’était ce qu’elle croyait jusqu’à ce qu’elle tombe nez à nez avec une personne, une dame ou demoiselle plutôt. Elle était belle, mais... là n’était pas la question ! Ses yeux s’agrandirent considérablement alors que son visage prenait une teinte rosée. Sur le coup, elle ne pensa pas à une excuse raisonnable et dit précipitamment : « Excusez-moi, je me suis perdue ! » On aurait presque pu y croire, si seulement elle n’était pas entrée dans la boutique et qu’elle ne semblait pas autant gênée. Là c’était plutôt cuit. Son regard passa donc de la jolie demoiselle au plancher, avant qu’elle ne s’incline légèrement pour engager sa sortie. Elle était trop gênée pour pas grand chose si bien qu’elle devenait encore plus maladroite que normalement - ce qui n’était pas rien à la base. Le résultat ? Elle fonça dans une étagère en allant vers la sortie et de là la suite était évidente, plusieurs des choses qui se trouvaient dessus tombèrent sur le sol. Heureusement rien ne semblait cassé, mais Beatrice pouvait très certainement dire adieu à sa sortie rapide.

► tenue

Une certaine heure de la matinée. En fait, tu ne serais vraiment dire quelle heure il était en quittant ton appartement, faisant le moins de bruit possible en croyant que les autres dormaient encore. Tu en oubliais presque que ton colocataire travaillait avec toi. Mais aujourd'hui, tu dois faire l'ouverture de la boutique. Vivant ensemble, vous vous êtes arrangés comme vous pouviez. Mais qu'importe. Tu quittais simplement ton chez toi, bien emmitouflé dans ton manteau, histoire d'affronter le froid sans claquer des dents. Quelle idée de se mettre en short, avec des talons aussi haut. Mais tu aimes paraître femme aux yeux des autres. Tu aimes quand les hommes posent leurs regards sur toi, sur tes jambes, sur tes fesses, sur ton visage ou n'importe tout, tant que c'est sur toi. Malheureusement à cette heure-ci, les gens sont bien trop pressé pour t'observer. Ce qui te fait soupirer tandis que tu continues ton chemin, jetant un coup d'oeil aux différentes boutiques alentours. La plus part sont fermés, où elles ouvrent à peine, pendant que toi, tu prends ton temps. Ton allure est lente et désinvolte, tes talons claquant bruyamment contre le bitume. Oui, c'est le seul truc qui t'occupe quand tu marches. Entendre tes pas résonner sur le sol, et le froid qui travers tes collants pour venir lécher ta peau. ça te donne des frissons et te force à accélérer un peu le pas, ne voulant pas tomber malade en jouant la feignasse.

Entre temps, tu en profites pour t'arrêter à un café et te réchauffer légèrement tandis que tu passes commande. De quoi manger et te réveillé, puis tu repars, le tout dans tes mains. La vie te semble belle, ou simplement mieux qu'avant. Tu ne te complique plus les choses, tu ne te prend plus la tête... Oh! et puis te voila arrivé devant le sex-shop. Lâchant un petit roucoulement, tu te battais avec ton café et ton croissant pour ouvrir le rideau de fer puis la porte d'entrée. Un doux tintement résonnait à tes oreilles, te faisant sourire. Un rituel de début de journée. Posant tes affaires sur le comptoir après avoir refermé la porte derrière toi, tu déposais ta veste dans l'arrière salle avec ton sac et t'occupais déjà de faire le tour de la boutique, café en main. Replacer les objets en désordre, faire en sorte que les prix soient bien affichés, que rien ne manque, que tout soit à sa place. Enfin bref, tu fais ton tour matinal en sirotant ta boisson chaude et amer, sans aucun sucre. Tu l'aimes comme ça, sans artifice, comme les hommes. Mais ne t'éloignes pas trop, miss. Tu as des heures devant toi pour ranger, surtout avec le peu de client qui brave les température pour venir se faire plaisir. Mais certains ont le courage de se présenter au magasin, et tu as aussi la chance de discuter un peu avec eux. Parler de choses particulières évidement, puisque c'est le lieux adéquat pour ce genre de conversation. Les nanas qui viennent ici -la plus part, du moins- n'ont aucunes gênes de parler de leurs sexualités, de leurs coup qu'elles sont tirés, de leur vie de couple. Enfin bref. Des choses que tu connais comme un gosse connaît sa leçon. Tu as testé, tu as vécu ce qu'elles racontent, alors pour elle, c'est un genre de confidence, d'aide.

Bref. ça semble partit comme d'habitude. Entre deux clients, tu refais le tour de la boutique, t'assurant que tout est bien ranger. Mais en tournant, tu remarques assez vite qu'il manque des produits en rayon. étant bonne employé, bonne vendeuse, tu t'empresses déjà d'aller dans l'arrière boutique pour t'assurer d'avoir de quoi remettre en rayon. Au passage, tu notes ce qu'il manque pour passer commande et retourne dans la pièce principale. Tu comptais mettre les sextoys à leurs place quand tu tombais sur une jeune fille. Mignonne jeune fille qui ne semblait pas à sa place entre ses murs. Mais tu sembles étonnés de tomber sur elle, alors qu'elle s'excusait d'être perdu. Un sourire se dessina sur tes lèvres, ton regard ne la lâchant pas une seule seconde. Mais pas le temps de lui répondre un truc qu'elle prenait ses jambes à son cou... Et se mangeait une étagère. Vraiment pas à sa place. Mais au moins, elle te fit rire. Un rire que tu cachais derrière ta main pour ne pas la vexé, après tout, ce n'est pas marrant. pour elle, surtout. Déposant ce que tu avais en main sur le comptoir, tu te rapprochais d'elle en reprenant ton sourire. « C'est la première fois que tu viens ici ? Tu es tellement mignonne ~ » Disais-tu en lui pinçant la joue, contente. Il t'en faut peu, vraiment très peu. Mais alors que tu lui torturais le visage, tu fis une moue moins chaleureuse et reprit, d'un ton de reproche. « Mais va falloir m'aider à ramasser. Une chance que rien ne soit cassé, ça coûte cher mine de rien. Aller, au boulot! » La forcais-tu en lui donnant une tape sur les fesses. Aucun tact, aucune gêne.

Se sentir comme une étrangère dans cette boutique n’avait rien d’étonnant, mais ce n’était certainement pas plaisant. Limite si elle avait pu entrer et sortir sans qu’il n’y ait de problème, elle aurait pu se sentir moins bizarre. Néanmoins, Beatrice connaissait sa chance habituelle et au final, qu’elle tombe nez à nez avec quelqu’un n’avait rien d’étonnant. mais ce n’était toujours pas plus plaisant. Elle était gênée, terriblement gênée. Peut-être faisait-elle un plat pour pas grand chose, mais c’était dans sa nature, puis franchement, il fallait être bizarre pour être à l’aise dans ce genre d’endroit. Oui, c’était à peu près ce que cette petite demoiselle pensait, peut-être parce que son monde à elle était bien différent. L’innocence même en quelque sorte ou tout au moins une partie. Elle avait l’air d’une grande gamine et les gens la traitait comme telle si bien qu’on la prenait toujours avec des pincettes quand on parlait de ce genre de chose. Évidemment, c’était le genre de traitement qui lui plaisait plus que l’inverse, sauf que ce n’était probablement pas dans ce genre d’endroit qu’elle aurait le loisir d’être prise avec des pincettes. Maudissant pour la énième fois d’avoir acceptée le pari et surtout d’être entrée dans la boutique.
Autant partir rapidement, ce que Beatrice aurait surement pu faire si seulement elle ne s’était pas pris une étagère en plein nez. Le contenu se répandit sur le sol alors qu’elle se frottait la tête pour essayer d’enlever la douleur qu’elle ressentait. Évidemment ça ne fonctionnait pas du tout et elle se demandait bien de quoi elle avait l’air. Probablement qu’elle devait avoir une trace en plein milieu de son visage. Elle continua de masser son front alors qu’elle se retournait vers la jeune femme sur qui elle était tombée. Elle était mal à l’aise, c’était évident, le fait que l’autre jeune femme semblait amusée par ce qui venait d’arriver ne l’aidait pas du tout à se sentir moins mal à l’aise. Cela dit, elle ne pouvait pas y faire grand chose.

Tâchant d’essayer de sourire, elle fut bien surprise de voir l’autre demoiselle approcher... pour lui pincer la joue. Son sourire fit bien rapidement place à une moue. Il fallait qu’elle soit davantage à l’aise, il fallait qu’elle fasse un effort. Hochant légèrement la tête en guise de réponse à la question qu’on lui avait posé, Beatrice essaya de se concentrer principalement sur le compliment qu’on venait de lui faire alors qu’elle observait attentivement son interlocutrice. « Mais va falloir m'aider à ramasser. Une chance que rien ne soit cassé, ça coûte cher mine de rien. Aller, au boulot! » En soit, c’était normal, ce qu’elle venait de dire était même logique, cela dit, la tape qu’elle reçut sur les fesses ne l’était pas. Elle sursauta légèrement alors qu’elle se tournait vers ce qu’elle avait renversé. « Pardonnez moi. » Oui c’était la moindre des choses de demander pardon pour avoir renverser tout ça. Le tout accompagné d’une petite inclinaison avant de s’approcher des choses qui étaient tombées. Elle se baissa pour l’aider à ramasser. Il y avait certaines choses - voir la totalité, qui lui étaient inconnu et la gêne qui transpirait de sa personne le montrait probablement. Elle ne savait pas exactement comment les choses devraient être placés, il fallait donc reprendre la parole pour demander conseil à la personne qui pouvait l’aider : « Hm, je dois les replacer comment ? » Il fallait s’y attendre, elle n’avait aucune idée du design qu’elle devait donner au placement et ce genre de chose.

Alors qu’elle s’affairait à ramasser les choses sur le sol et à les placer du mieux qu’elle le pouvait sur l’étagère - c’est-à-dire n’importe comment, Beatrice commença à observer l’autre personne. Elle était drôlement jolie, ce qui à quelque part, n’aidait pas la plus jeune à se sentir plus à l’aise. Au contraire, elle était toute intimidée par la demoiselle. C’était le genre qui lui arrivait relativement régulièrement lorsqu’elle était en présence de personne qui laissait une impression. Certes, c’était surtout la situation au complet qui laissait une drôle d’impression, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’observer l’employée. Évidemment, à force de l’observer, elle se sentir encore plus mal à l’aise. « Désolée. » Entendre les excuses de la demoiselle était quelque chose que l’autre jeune femme devrait endurer pour les prochains instants. Après tout, si elle se sentait encore mal d’avoir renversé l’étagère, d’ailleurs, sa tête lui reprochait encore l’accident, ça ne pouvait pas aider qu’elle fixe ainsi. Probablement que son agencement de l’étagère n’aidait pas non plus, mais franchement ce n’était pas non plus la principale priorité, elle attendait surtout qu’on lui indique clairement quoi faire. Du moins c’était jusqu’à ce qu’elle tombe sur une magnifique paire de menotte fortement décorée. Surprise, elle observa sa trouvaille avec de grands yeux. Il fallait s’y attendre puisque pour elle, les menottes étaient surtout quelque chose utilisé par la police. Oui, c’était une journée remplie de découvertes pour la jeune femme, même si elle s’en serait évidemment passé. Ce qui ne l’empêchait pourtant pas de continuer à observer l’objet avec attention. Oui, il ne lui en fallait pas beaucoup pour être intriguée.