Dimanche. Une certaine heure de la matinée. Tu avais dans l'intention de rester chez toi pour bosser tes cours. Ayant fait la journée entière jusqu'à tard dans la nuit, ton patron avait décidé de te laisser ton dimanche de libre. C'était bien la première fois qu'ils allaient se passer d'un raton laveur comme toi mais qu'importe. ça te permet d'étudier tranquillement dans ta chambre, sans personne sur le dos. Ceci, jusqu'à que l'on ouvre ta porte et s'incruste dans ta vie privée. Au départ, tu pensais que c'était ta belle mère mais en y réfléchissant, pourquoi viendrait-elle vers toi alors que tu la repousses sans arrêt ? En vérité, ce n'était que ton père. Son air ne te disait rien de bon, surtout quand ce dernier prit place au bord de ton lit, appuyant sa tête sur ses mains, les bras soutenu par ses genoux. C'était sa pause favorite quand il voulait parler d'un sujet sensible avec toi. Après son idée de mariage, plus rien ne pouvait t'étonner. Sauf ça, évidemment. « écoute, Nakht ... Tu dois aller à ce rendez-vous cet après-midi. Tu sais que c'est important, non ? Alors arrête de faire l'enfant! Ce n'est pas en te montrant ainsi que tu vas guérir ... Fait un peu confiance aux gens, au moins pour cela. » Tu plissais le nez, ayant rapidement détourné le regard. Voila qu'il revenait à la charge avec son soucis débile de rendez-vous à deux balles. Tu devais y aller quasiment une fois par semaine, voir plus si tu faisais une crise entre temps ... Et franchement, tu commençais à en avoir marre. Passer des heures branchés à un appareil pour savoir si oui ou non, ton état empire ... Non merci. Bien sûr, tu ne pouvais pas dire non à ton père, bien que tu tentes ta chance en refusant d'y aller. S'en suit un coup de gueule qui a dû résonner dans tout l'appartement, entre des 'tu veux mourir, c'est ça ?' ou 'dégage de ma chambre' bien malpoli, avec un dernier 'tu as intérêt à y aller ou...' suivit de menace effrayante venant d'un père inquiet. Enfin, la routine quoi. C'est dernier temps, tu te disputes souvent avec lui, parfois pour un rien. Mais en général, soit ça tourne autour de ton coeur, soit autour de Yu Rin.

Ce midi là, le repas se passa dans une atmosphère lourde. Ton regard restait bloqué sur ton assiette, sans que tu veuilles y toucher. Ton père avait réussit à te contrarier, pire, à te vexer. Sans compter sur ta belle mère qui, pour une fois, n'avait rien à voir dans l'histoire. Mais comme toujours, tu fis un énorme effort pour l'ignorer tant qu'elle ne t'adressait pas la parole. Dix minutes plus, tu repoussais brusquement ton assiette, faisant tomber ton verre d'eau par terre. égoïste comme tu es, tu te contentais de fusiller Yu Rin avec un regard noir avant de disparaître dans ta chambre. Si elle aimait rester ici, autant qu'elle fasse la boniche. Certes, tu étais vraiment méchant avec elle mais tu ne pouvais encore avaler la pilule. Celle qui te ferait réaliser que ta mère t'a abandonné comme si tu n'étais rien et que ton père puisse l'oublier aussi facilement, dans les bras d'une autre. à croire que tu reproches tes malheurs aux autres, te déchargeant ainsi la faute.

à présent seul entre les murs de ton 'cachot', tu pouvais replonger dans tes bouquins... Sauf que l'envie n'y était plus. Fallait que tu te changes les idées, que tu prennes l'air. Alors tu pris ta veste et l'enfila, réunissant tes affaires afin de partir, sans rien dire. Et en claquant fortement la porte. à force, elle n'allait plus tenir sur ses gongs. Pourtant, même l'air lourd de ce début d'après-midi ne t'aidait à aller mieux. Encore moins quand les trottoirs étaient jonchés de monde. Pourquoi ils sortent tous en même temps ? Franchement. Et plus le temps passé, moins la foule dégraissait. Perdu dans cette vague humaine, tu venais à repenser aux paroles de ton père. ça avait le don de t'énerver mais il n'avait pas tord .. C'est donc le coeur lourd que tu te dirigeais vers l'hôpital. Là-bas, c'était un peu ta seconde maison. Les employés te connaissaient très bien.. un peu comme au lotte world, en faite! Sauf que c'était deux univers complètement différent. à peine ton nom prononcé que tu te retrouvais dans une pièce étrange. Durant une bonne heure, un médecin fit des tests sur ta santé, ne s'attardant pas seulement sur ton coeur. Il examinait aussi ce qui en était relié, et ça franchement, ça t'embêtais. Mais tu ne disais rien, attendant simplement que ça se termine pour te rhabiller et partir. Chose qui arrive tôt ou tard, et tu ne t'attardais pas avec lui. Mais combien de chance y avait-il pour que tu tombes sur une personne que tu ne désires voir ? Surtout ici, en fait.